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JEUDI

3 NOVEMBRE 2016

Le Cani-cross – discipline où

l’athlète court en compagnie de

son chien–, c’est avant tout

une discipline où la complicité

entre le chien et l’athlète est pri-

mordiale. C’est en tout cas ce

qui ressort de nos entretiens

avec Robin Leyon (Louveigné),

multiple champion de Belgique

de la discipline ainsi qu’Antho-

ny et Jérôme Lafourte, les deux

frères bien connus dans la ré-

gion pour avoir roulé au VCA.

Depuis quelques années mainte-

nant, les trois compères se sont

essayés à cette discipline qui a

également deux petites sœurs :

le bike-joring et le scooter.

«

Dans ces cas-là, le chien est relié

à un vélo ou une trottinette »

,

nous explique Anthony.

Robin a été le premier à s’es-

sayer au Cani-cross, ça remonte

déjà à 2005.

«

Je courrais seul mais je n’aimais

pas trop, du coup, j’ai commencé

à prendre mon chien avec moi et

je me suis entraîné sans trop

connaître le règlement du Cani-

cross. Puis, un jour, j’ai vu qu’une

compétition avait lieu juste à côté

de chez moi, à Banneux, je me

suis inscrit et j’ai gagné. Mon

chien a directement compris ce

qu’il fallait faire et moi j’ai bien

accroché à la discipline.

»

Anthony a lui commencé il y a

un peu plus d’un an. Préférant

le vélo, il s’est par contre essayé

au bike-joring.

Que ce soit le scooter, le Cani-

cross ou le bike-joring, les trois

disciplines demandent énormé-

ment d’entraînement car les

chiens peuvent atteindre des vi-

tesses folles.

«

Les gens ne se rendent pas tou-

jours compte mais en cani-cross,

les chiens nous entraînent à une

moyenne de 25/26 à l’heure sur

des distances courtes

», précise

Robin. «

Et à vélo, ça peut aller

jusqu’à 35km/h

», ajoute Antho-

ny.

Si toutes personnes à son type de

chien, les plus adaptés pour per-

former sont les Greyster. «

C’est

un mélange entre du braque pour

la résistance et du lévrier pour la

vitesse

», continue Robin.

Au niveau du règlement, le

chien doit être attaché au vélo

ou à soi, c’est selon la discipline,

avec du matériel spécial mais

qui se perfectionne de plus en

plus. «

Le système permet que le

chien ne se blesse pas grâce à un

harnais, une

longe

et une

chaîne

», explique Anthony.

Autre spécificité, le chien doit

toujours être devant l’athlète,

c’est lui qui doit tirer. «

À nous de

nous adapter pour l’aider au

maximum afin qu’il ne s’épuise

pas trop

», ponctue Robin.

Les trois compères performent

plutôt pas mal au niveau belge,

mais également au niveau euro-

péen et mondial. Ils reviennent

d’ailleurs du champion d’Eu-

rope à Nove Mesto. «

Mais le ré-

sultat est mitigé. L’an passé j’avais

été champion d’Europe. Cette an-

née, je prends seulement la troi-

sième place

», commente Robin

un peu déçu. Il faut dire qu’il a

également été champion du

monde par le passé.

«

Mais qu’importe, l’ambiance qui

règne autour de ce sport est vrai-

ment top. Tout le monde s’entend

bien, on crée des liens d’amitié à

chaque rendez-vous. Et puis on

est un des seuls sports où les fédé-

rations francophones et néerlan-

dophones s’entendent à mer-

veille. Seul bémol, tout se finance

sur fonds propres et une année

me coûte plus ou moins 5.000 eu-

ros

», conclut Robin.

-

LOÏC MANGUETTE

Robin Leyon et Jean-Pierre Talbot (petite photo) en canicross et bike-joring.

© DR

C

ani-Cross, Bike-Joring

voire même scooter,

ces disciplines ne vous

disent peut-être rien

mais pourtant, elles sont en

plein essor dans notre région.

Pour preuve, trois jeunes d’une

vingtaine d’années viennent de

partir aux championnats d’Eu-

rope de la discipline avec un

certain succès. Rencontre.

Robin Leyon et les frères Lafourte (Louveigné) reviennent du championnat d’Europe à Nove Mesto

RÉGION VERVIÉTOISE - SPORTS INSOLITES

Canicross et bike joring ont la cote

C’est en 1985 que le Canicross a

vu le jour en Belgique et c’est

d’ailleurs grâce à une vétérinaire

de la région, Véronique Bourdon

(la maman du skieur Armand

Marchant), qui a eu cette bonne

idée. L’objectif principal de sa

démarche était la socialisation des

chiens. C’est ainsi qu’elle a créé la

discipline.

Aujourd’hui, c’est un autre

homme de la région qui promeut

le Canicross - et ses dérivés - en

Belgique mais également en

Europe. Il s’agit de Jean-Pierre

Talbot, bien connu pour avoir

joué Tintin au cinéma il y a de ça

quelques années maintenant.

«

Avec ma femme, on a découvert

la discipline dans les années 90. Elle

faisait du jogging mais ne voulait

plus courir seule et puis on a décou-

vert ce sport qui permet de courir

avec un compagnon à 4 pattes.

»

Les années passant, Jean-Pierre

Talbot se prend de passion pour

cette discipline et décide de s’in-

vestir encore plus. Il devient alors

Président des Fédérations belges

et européennes. «

Ça me demande

un travail journalier de 2 à 3h. Mais

ça fait plaisir, aujourd’hui, on

compte 680 affiliés rien qu’en

Belgique.

»

La Belgique - et notre région -

reste aujourd’hui l’une des

meilleures nations à l’échelon

mondial puisque l’équipe natio-

nale ramène régulièrement des

médailles aux championnats

d’Europe et du Monde. «

On a

d’ailleurs déposé notre candidature

pour organiser le championnat

d’Europe 2019 à La Gileppe

»,

conclut Talbot.

-

Un sport qui a vu le jour dans notre région

Jean-Pierre Tintin Talbot promotionne le Canicross

Le club de la Cité des Haguettes

est naturellement très fier de

voir son ailier gauche évoluer

aujourd’hui parmi les « Red

Wolves ».

«

Après avoir réalisé toutes mes

classes d’âge et deux saisons en

équipe fanion sur les bords de la

Warche, j’ai porté pendant une

saison le maillot d’Herstal et deux

ans celui de Saint-Trond avant de

rejoindre en 2012, Tongres, l’un

des clubs phares de notre pays

»

précise ce sportif de 24 ans qui a

suivi des études d’éducation

physique. «

A chaque nouvelle sé-

lection, je suis très heureux. C’est

comme si c’était la première fois

face à Chypre, en match amical.

C'est une marque de reconnais-

sance pour l’important travail

qu'on accompli en club (voir ci-

contre). Beaucoup de joueurs vou-

draient être à notre place. On doit

respecter le maillot national et

prouver

qu'on mérite

notre

place

».

Cet athlète sait particulièrement

bien que le jeu à 7 est un sport

collectif par excellence et qu’il

faut répondre de suite présent

aux sollicitations du coach natio-

nal, Yérime Sylla. «

Damian Ked-

ziora est pour l'instant l’indiscu-

table titulaire à mon poste. Je vis

cependant bien avec cette concur-

rence. C'est à moi de travailler et

de prouver que je peux grappiller

du temps de jeu. Tous les joueurs

sont au service de l'équipe

».

Pourtant dans sa jeune carrière,

l’Ardennais n’a pas été épargné

par des blessures. «

Je pense que

lameilleure des réponses possibles

est ma sélection pour cette se-

maine internationale importante.

Malgré quelques pépins phy-

siques, le staff m'a toujours soute-

nu et il a la même attitude avec

n'importe quel joueur du groupe.

Le staff s’assure qu’on soit tou-

jours concerné

».

Il espère ainsi pouvoir affronter,

dimanche (à 15h30) au Country

Hall du Sart-Tilman à Liège, la

France, quintuple championnes

du monde, triple championnes

d’Europe et vainqueur des JO de

2008 et 2012 !

«

Je pense qu’il s’agit d’un énorme

coup de pouce pour notre sport.

Cette confrontation contre les Ex-

perts amène beaucoup d'engoue-

ment

(Ndrl. 3400 tickets sont dé-

jà vendus sur les 4.300)

! Si les

supporters répondent à l'appel, les

sponsors le font également grâce

au dynamisme des dirigeants de la

fédération. La différence, c’est que

l’équipe nationale commence à

obtenir des résultats. Aussi, il leur

est plus aisé d’aborder des parte-

naires. Tout le monde regarde

dans la même direction même si

le chemin est encore long…

»

Quant à l’objectif immédiat, il le

précise : «

Ce sera montrer à un

maximum de Belges et aux jeunes

en particulier que le hand existe

dans notre pays et surtout que

cette discipline est complète. Elle

allie

vitesse, précision,

force,

contact et explosivité !

»

Côté sportif, l’ailier gauche

conclut : «

Nous avons passé un

cap ces dernières années. Affron-

ter le n°1 mondial nous donnera

l’étendue du chemin qu’il reste à

parcourir…

»

-

PAUL MONET

Julien Devisch toujours en équipe nationale malgré des blessures.

© Gijs

P

armi l’équipe nationale

belge qui affrontait hier

soir la Norvège à Bodø,

quatre joueurs sont issus

de l’Est de notre pays : Bartosz

et Damian Kedziora, Youri De-

nert et Julien Devisch, l’ancien

ailier du HC Malmedy.

C’est l’avis du Malmédien Julien Devisch, avant Belgique-France de ce dimanche à Liège

HANDBALL

« Un fameux coup de pouce pour le hand »

« Montrer que le

hand existe dans

notre pays et

surtout que cette

discipline est

complète »

Julien Devisch

A l’exception des Liégeois Tho-

mas Bolaers, Thomas Cauwen-

berghs et l’Hasseltois Jef Lettens

qui évoluent dans les champion-

nats professionnels français de

D1 et D2, tous les autres joueurs

belges ont un statut d’amateur.

Une situation qui ferait pâlir les

footballeurs pro au vu des ef-

forts et sacrifices réalisés par les

handballeurs de l’élite.

«

Ce n’est pas en effet facile de

concilier travail, hand et famille.

On passe beaucoup de temps sur

les routes, sur les terrains (4 à 5

entraînements par semaine plus

le match), au travail pour certains,

en classe pour d'autres. Il ne reste

plus beaucoup de temps pour la

vie privée

» avoue Julien Devisch

mais qui relativise : «

Je prends

cela pour une chance, le hand est

ma passion. Beaucoup aimerait

pouvoir pratiquer leur hobby au-

tant que moi. Ma famille est

consciente que le jeu à 7 occupe

une grande place dans ma vie.

Elle s'organise en fonction. Je ne

remercierai jamais assez ma ma-

man qui pendant des années a dû

me conduire aux 4 coins du

pays

».

Et comment voyez-vous votre

avenir ? «

J’ai toujours rêvé de de-

venir professionnel. Si mon ni-

veau le permet, je tenterai peut-

être l’aventure à l’étranger pour le

réaliser…

»

-

P.M.

Il veut

devenir

un « pro »

Son avenir…

« En cani-cross,

les chiens nous

entraînent à une

moyenne de 25/26

à l’heure sur des

distances

courtes »

Robin Leyon