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BW
HANDBALL
SAMEDI 5 NOVEMBRE 2016
●
Pascal ALEXANDRE
«C’
est comme si les Diables
rouges accueillaient le
Brésil, l’Argentine ou
l’Allemagne en match officiel »
. La
comparaison lancée par Patrick
Garcia, le secrétaire général de
l’Union belge de handball, n’est
pas exagérée. Ce dimanche
(15 h 30), les Red Wolves,
surnomde l’équipe natio
nale belge, reçoivent la
France auCountryHall de Liège,
dans le cadre du deuxième
match des éliminatoires pour
l’Euro 2018, dont la phase finale
se déroulera en Croatie.
Sur le papier, tout oppose les
deux nations : notre pays n’a ja
mais pris part à un champion
nat d’Europe, alors que la
France,
vicechampionne
olympique à Rio et cham
pionne olympique en 2008
et 2012, présente un palmarès
aussi long que les bras de
Nikola Karabatic.
Pourtant, Patrick Garcia ne
veut pas partir battu d’avance.
« Bien sûr, nous ne pointons qu’au
34
e
rang dans la hiérarchie euro
péenne, mais nous avons battu la
peu, toutefois, l’aile franco
phone, en partenariat avec
l’Adeps, tente de développer la
discipline enprovince deNamur
et de Luxembourg.
« Près de vingt
clubs se sont créés dans ces deux pro
vinces
, compte Garcia.
De quoi
élargir notre base et, peutêtre, à
terme relever encore le niveau. »
Au point d’un jour concurren
cer « Les Experts » ? On en
doute,mais sur uneheure, soit le
temps d’un match, on peut tou
jours rêver.Comme en 1995
■
EURO 2018
Éliminatoires
Les p’tits Belges face aux mégastars
Les Red Wolves disputent ce dimanche un match
officiel historique
contre la France. Le handball
est en progression chez nous.
France lors de notre
dernière confronta
tion officielle à Bres
soux… en 1995. À
l’époque, nos voisins
é t a i e n t
é ga l e
m e n t
c h a m
pions du
m o n d e
en titre. Alors pour
quoi pas ? »
Un coach et un
directeur technique
français
Même si le handball
reste pratiqué chez
nous au plus haut ni
veau par des amateurs –
les internationaux ont
dû prendre congé cette se
maine ou ont zappé les
cours de leurs études supé
rieures , la discipline surfe
sur une vague positive.
« Grâce à notre succès lors d’un
match de barrage contre la Turquie
en avril 2015, nous avons obtenu le
droit de disputer ces éliminatoires,
rappelle Garcia.
L’équipe est en
progression constante. Essentielle
ment pour deux raisons. Première
ment, nous avons signé une conven
tion de collaboration avec la
fédération française. Notre sélection
neur Yerime Sylla, coach de Rennes
en Ligue 1, est français, tout comme
notre directeur technique Guy Petit
girard. Par ailleurs, trois Red Wol
ves évoluent dans l’Hexagone : Tho
mas Cauwenberghs (Ivry/L1), Jef
Lettens (Rennes/L1) et Thomas Bo
laers (Billère/Pro D2). Deuxième
ment, la Bénéligue, créée il y a 56
ans, a permis d’élever le niveau
sportif. Elle regroupe six équipes bel
ges (Visé, Hasselt, Bocholt, Sasja,
Tongres, Merksem) et six forma
tions bataves. Hasselt a remporté le
titre la saison dernière, et nos forma
tions occupent les positions 2, 3, 4 et
5 au classement de cette saison. Seul
bémol : même si un match d’une fi
nale de playoff peut attirer jusqu’à
1500 spectateurs, la Bénéligue reste
peu attractive pour le public. »
Développement en provinces
de Namur et Luxembourg
Historiquement, le handball,
qui compte 11 000 affiliés (7 000
néerlandophones, 4 000 franco
phones), s’est surtout développé
en province de Liège et d’Anvers,
avant de connaître un essor en
province de Limbourg. Depuis
B
attus mercredi en Norvège
(3526), lesRedWolves vont
tenter face aux champions
dumonde entitrede fairemieux
quelaLituanie,balayéejeudisoir
à Pau (3720), devant 6 500 per
sonnes. La tâche des Belges s’an
nonce d’autant plus ardue que
« Les Experts » montent déjà en
puissance en vue des prochains
Mondiaux, qu’ils organisent à
domicile en janvier.
« Nous y vi
sons l’or et rien d’autre »
, assu
rentils. Du coup, les meilleurs
joueurs sont là. Des quinze vi
cechampions olympiques de
Rio, seuls Guigou, Narcisse et
Nyokas, blessés ou fatigués,
manquent à l’appel.
Les deux premiers de chaque
groupe sont qualifiés pour
l’Euro 2018, en Croatie, ainsi
que le meilleur troisième.
■
P.A. et
D.Le.
Faire mieux que la Lituanie
Belgique
Dim.
France
15 h 30
●
Interview : David LEHAIRE
D
irecteur Technique National
français, Philippe Bana est
l’un des façonneurs de cette
« usine à champions »
.
Comment expliquez-vous que la France
domine le monde depuis 25 ans ?
On a créé un état d’esprit, une cul
ture de la gagne à partir d’une gé
nération exceptionnelle, celle de
Richardson et sa bande, qui décro
cha le bronze aux JO1992 à la sur
prisegénérale.Depuis, onamisen
place tout un système pour que
lesgénérationssesuiventetvisent
l
’excellence.Lebut est qu’il n’y ait
pas de
creux.Onne regarde pas
derrière nous, on ne s’arrête pas
aux trophées obtenus.Seul l’ave
nir nous intéresse. Aujourd’hui,
nous comptons 24 pôles espoirs
sur trois continents et 14 centres
de formation. De la sorte, nous
mettons tous les atouts de notre
côté pour pouvoir toujours bri
guer lavictoire. Et puis, nos succès
sont aussi le résultat de la fidé
lité.En25 ans, la France n’a euque
deux sélectionneurs, Costantini et
Onesta.Pourtant, ona traversé des
tempêtes mais nous n’avons ja
mais tout chamboulé.
En France, aucun sport collectif n’a
gagné autant de médailles que le
handball.Ily a de quoi être fier.
On nous envie, c’est vrai.Mais le
plusimportantestquelehandball
illustre le
succès.Ildonne l’image
d’une France qui gagne, ce qui le
rend très populaire.
La 2
e
place aux JO ne vous a pas
satisfait, paraît-il ?
Personne n’était content.Même si
on a été champions olympique en
2008 et en 2012, on voulait encore
l’or
(NDLR : défaite 2826 en finale
contre le Danemark)
. C’est le seul
métalquinousintéresse.Ondevra
serachetercheznouslorsduMon
dial 2017 .
■
«On a créé une usine à champions»
Ilsuffitderegarderlesélémentscidessouspourserendrecompte
à quel point le match s’annonce disproportionné. Quelques com
mentaires s’imposent.
1
. Le ranking EHF est le classement euro
péen. Il n’enexistepasd’officiel auniveaumondial.
2.
EnBelgique,
le handball est le 6
e
sport collectif en nombre d’affiliés, derrière le
football, lebasket, lehockey, levolleyball et le rugby. Cedernier et
le handball arrivent, plus ou moins, au même niveau. En France,
seul le football devance le basket, titillé, lui, par le handball. Reste
qu’en termes de popularité, les cinq lustres de succès des Bronzés,
Barjots, puis Experts ont fait du handball un exemple à suivre.
« On représente l’excellence que veut atteindre chaque sportif,
explique
Philippe Batana, Directeur Technique National.
Tous ces succès ont
fait sortir le hand des salles. »
3.
Au sein du budget belge, il faut dis
tinguer celui de l’Unionbelge, de 100 000 euros, et ceuxdes Ligues
francophone (670 000) et néerlandophone (1,3 million).
■
D.Le.EURO
3x
(2006, 10, 14)
1x
(2008)
La France, un palmarès inimaginable
Depuis sa surprenante médaille de bronze conquise aux JO 1992, la France domine le monde presque
sans partage. Elle a remporté dix titres internationaux et une kyrielle de médailles. Unique dans
l'histoire des sports collectifs français.
JO
2x
(2008, 12)
1x
(2016)
1x
(1992)
MONDIAUX
5x
(1995, 2001, 09, 11, 15)
1x
(1993)
3x
(1997, 2003, 05)
Ranking EHF
1
Ranking sports collectif/pays
3
e
Licenciés
600000
Budget Fédération
20 millions €
Nombre de clubs pros
30
Budget du meilleur club
17,4 millions € (Paris)
Meilleur résultat en coupe d’Europe
Montpellier, vainqueur de la
Ligue des champions (C1) 2003
Clubs en Coupe d’Europe
Trois en Ligue des Champions
Salaire du meilleur joueur
Nikola Karabatic : 700000€/an
(joueur lemieux payé aumonde)
Ranking EHF
34
Licenciés
11 000
Ranking sports collectif/pays
6
e
i
i
11 000
Budget Fédération + Ligue
2,07 millions €
Nombre de clubs pros
0
Budget du meilleur club
400 000€
(Hasselt, Bocholt,
Visé)
Meilleur résultat en coupe d’Europe
Hasselt
1/2 finale Challenge Cup
(C3)
Clubs en Coupe d’Europe
Deux en Challenge Cup (Bocholt,
déjà éliminé, et Visé)
Salaire du meilleur joueur
Amateurs (sauf les 3 qui jouent
en France : 1500-2000€/mois)
PAS LE MÊME MONDE
« Le handball
progresse grâce à
une convention de
collaboration…avec la
fédé française et
grâce à la Bénéligue. »
Cauwenberghs évolue
en L1 française, mais il
n’a forcément pas
le
statut de N.Karabatic.