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37

MERCREDI

1

er

FÉVRIER 2017

Cette année, Tarik Moukrime

poursuit un gros objectif : se

qualifier pour les champion-

nats du monde à Londres. Et

pour y arriver, il a donné les

clés à son coach. «

En arrivant,

je lui ai directement dit que je

lui faisais confiance à 100% et

que mon objectif, c’était le Mon-

dial. Je lui ai dit aussi que j’allais

faire tout ce qu’il me demande-

rait, que j’allais suivre son pro-

gramme à la lettre. Je lui fais to-

talement

confiance, mais

le

Jour-J, il faut que je sois opéra-

tionnel.

»

Le Verviétois ne participe pas

aux compétitions indoor en dé-

but d’année, il se focalise sur

les cross. Avec succès d’ailleurs,

puisqu’il s’est qualifié pour les

demi-finales des interclubs

français avec son club de

Reims. Ce sera ce dimanche. Le

tout, sans pression. Fin février,

il prendra part au champion-

nat de France de cross, toujours

avec le maillot de l’EFSRA

Reims, club auquel il s’est affi-

lié. Et dans quelques semaines,

il repartira en stage à Font-Ro-

meu pour préparer la saison es-

tivale. Il disputera aussi

quelques courses avec l’Excel-

sior Bruxelles, auquel il est éga-

lement affilié. «

On s’est fixé

quelques compétitions, on s’est

mis d’accord

», reprend Tarik,

qui privilégiera néanmoins sa

course à la qualification pour

le Mondial de Londres, son ob-

jectif majeur de 2017. Le mini-

ma a été fixé à 3 minutes 36

secondes 00, soit un temps su-

périeur à son record personnel.

La

qualification

semble

donc

jouable, «

mais

j’ai

appris

pas

mal de choses de-

puis que je suis tombé malade et

j’essaye de ne plus trop me

mettre la pression. En tout cas, je

vais faire tout ce que je peux

»,

reprend Tarik, qui tient à re-

mercier l’ADEPS, qui a renouve-

lé son contrat pour 2017. La

Ligue francophone, qui viendra

le voir fin février, le suit aussi

de très près.

Reste à savoir s’il se voit à

moyen ou long terme à Reims,

sachant que les JO 2020 sont

déjà dans un coin de sa tête et

dans l’esprit de son coach (lire

par ailleurs) ? «

On regardera en

septembre comment la première

année s’est passée, quels ont été

les résultats, si l’entente est tou-

jours là, etc. Si tout va bien,

pourquoi

pas m’installer

à

Reims, oui. En tout cas, cela

m’étonnerait que cela ne se

passe pas bien.

»

-

O.D.

« On verra en septembre comment

la 1

re

année à Reims s’est passée »

L’objectif 2017 de Tarik Moukrime, c’est le Mondial de Londres

Il fera un bilan après sa première année à Reims et pourrait ensuite s’y installer.

© NL

Étant licencié à l’Entente Family

Stade Reims Athlétisme (EFSRA)

et coaché par un entraîneur du

Centre de Ressources, d’Exper-

tise et de Performance Sportives

(CREPS) de Reims, le Verviétois

Tarik Moukrime a accès à ces in-

frastructures de très haut ni-

veau, chapeautées par le Minis-

tère français. Au CREPS, un

complexe sportif de plus de 12

hectares, on retrouve notam-

ment des pôles escrime, foot-

ball, handball, basket, tennis de

table, triathlon, judo ou encore

hockey sur glace, aux côtés de

l’athlétisme. La mission est

double : encadrer les sportifs de

haut niveau et former. Des

illustres athlètes comme Yo-

hann Diniz (multi-médaillé en

marche), Pauline Ferrand-Prévot

(cyclisme) ou encore Mahiedine

Mekhissi (médaillé d’argent aux

JO sur le 3.000 mètres) sont au

CREPS de Reims ou y sont pas-

sés. Pour l’athlétisme, le CREPS

dispose d’une piste indoor,

d’une piste extérieure, de trois

salles de musculation ou encore

d’une piste finlandaise de 1.400

mètres composée de copeaux de

bois. Sans oublier un encadre-

ment médical au sein même du

centre, en étroite collaboration

avec le staff médical belge de Ta-

rik. Le CREPS, c’est véritable-

ment le QG de Tarik Moukrime

à Reims, mais le Verviétois et les

autres athlètes coachés par Fa-

rouk Madaci vont aussi s’entraî-

ner au siège de l’EFSRA (1.300 li-

cenciés), à 4 kilomètres du

CREPS. Il y a aussi un canal avec

une voie aménagée qui le longe

sur plusieurs dizaines de kilo-

mètres, un parc et une forêt

tout près. «

Au total, on s’en-

traîne 12 fois par semaine

», pré-

cise Farouk Madaci.

-

O.D.

Des infrastructures de très haut niveau

Le Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportives (CREPS)

Le CREPS de Reims, c’est le QG d’entraînement de Tarik Moukrime.

© NL

mais il est toujours en progression.

L’Euro de Zürich, où il a terminé 8

e

sur le 1.500mètres, a été une révéla-

tion, mais je ne pense pas qu’il a at-

teint son apogée. Il est sérieux, ri-

goureux et a énormément de quali-

tés, mais il faut prendre le temps de

bien reconstruire tout. L’évolution

positive, c’est le plaisir qu’il prend à

l’entraînement depuis ces 4 mois.

Dans le demi-fond, l’entraînement

est tellement dur que s’il n’y a pas

de plaisir, ça ne passe pas

», ex-

plique le coach rémois, qui voit

Tarik Moukrime poursuivre sa

carrière sur le 1.500 mètres. «

Pour

le moment, je le vois là et il aime

cette distance.

»

En tout cas, pas question de brûler

les étapes pour revenir au top ni-

veau. L’idée, c’est de prendre bien

le temps, à l’abri de la pression et

sans exigence de résultats immé-

diats. «

Il y a un projet défini

(NDLR : l’objectif 2017, ce sont les

Mondiaux de Londres) et il n’y a pas

d’urgence, pas de pression à court

terme. Les premières compétitions

importantes, ce sera en juin. Il faut

lui laisser le temps d’éclore complè-

tement et ne pas se mettre la pres-

sion maintenant. C’est un athlète

pro et il essaye de faire le maximum

pour que son projet aboutisse. Son

corps réagit bien, il est content de

s’entraîner, c’est le principal. Il vaut

mieux le freiner que le pousser.

»

En tout cas, jusqu’à présent, le

coach est satisfait de sa collabora-

tion avec le Verviétois, dernier ar-

rivé dans son groupe d’entraîne-

ment. «

Jusque-là, ça se passe bien.

D’habitude, je ne prends que des

gens que je connais dans le groupe,

qui est une fratrie. Tarik s’est tout

de suite fondu dans le groupe. Il

s’est fait chambrer un peu au début,

mais c’était bon enfant et les gens

ici

l’apprécient beaucoup. Son

adaptation a été rapide. Il fait l’una-

nimité

», explique encore Farouk

Madaci, qui accueille Tarik Mou-

krime chez lui depuis son arrivée

à Reims il y a 4 mois. «

C’est bien

pour la première année. En quatre

mois, on a appris à se connaître

beaucoup plus rapidement que si

on se voyait juste à l’entraîne-

ment.

»

-

O.D.

« Tarik Moukrime fait l’unanimité »

Farouk Madaci sait que le chemin est encore long, mais il est très ambitieux pour son athlète verviétois

«Tokyo 2020, c’est

l’objectif à long

terme, mais l’idée,

ce n’est pas de se

qualifier, c’est

d’aller en finale! »

Une séance de cryothérapie pour faciliter la récupération.

© NL

La piste indoor du CREPS de Reims fait 200 mètres.

© NL

L’entraîneur de Tarik Moukrime

depuis le 1

er

octobre dernier, c’est

donc Farouk Madaci (39 ans). Et

c’est loin d’être un inconnu en

France, dans la mesure où il a me-

né Mahiedine Mekhissi à la mé-

daille d’argent sur le 3.000 mètres

aux Jeux Olympiques de Londres

en 2012. Plus récemment, il a ac-

compagné le triathlète Vincent

Luis, dont il est devenu le coach

pour la course à pied, aux JO de

Rio. «

Tarik, je l’avais rencontré à

diverses reprises lors des stages

à Font-Romeu avec Henry

Salavarda, quand j’entraî-

nais Mahiedine Mekhis-

si,

et

aussi

quelques

fois

sur les com-

péti-

tions.

Le

courant est passé tout de suite, on a

sympathisé. À un moment donné,

Tarik sentait peut-être le besoin de

changer d’environnement et de

partir sur une nouvelle histoire. Il

voulait donner une nouvelle impul-

sion à sa carrière. En août dernier, il

est venu à Reims avec sa maman,

on a discuté et il a posé ses valises

ici le 1

er

octobre.

»

Pour amener son athlète vers la

réussite, il a une idée claire. Et ce-

la passe d’abord par des cross en

début d’année, «

car il n’y a pas de

rapport au chrono

». Dans le cou-

rant du mois de juin, place alors

aux compétitions pour tenter de

réaliser le minima pour le Mon-

dial de Londres. La dead-line, c’est

le 15 juillet.

À plus long terme, il voit grand

pour le Verviétois. Ainsi, il ne

parle pas d’une participation aux

Jeux Olympiques de Tokyo en

2020 : il vise carrément la finale

olympique ! «

Tokyo, c’est l’objec-

tif à long terme, mais l’idée, ce

n’est pas de se qualifier, c’est

d’aller en finale ! Pour cela, il

faut savoir réagir dans n’im-

porte quelle situation et

continuer à progresser

dans tous les domaines.

Tarik est encore jeune

et a une belle marge

de progression. Il a

eu un coup de frein

dans son histoire

(allusion

à

sa

maladie, NDLR),

37

Farouk Madaci est convaincu du potentiel de Tarik Moukrime.

© N. Lambert

Séance de musculation avec ses compagnons d’entraînement.

© NL