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SPORT

HAINAUT OCCIDENTAL

Samedi 18 février 2017

39

CE-CM

WWW.LAVENIR.NET

Interview : Loïc DEFOORT

L

orsque l’on fait appel à Alain

Luisi, on est toujours accueilli

avec le sourire ! Mais le coordi­

nateur sportif était – particulière­

ment – euphorique en cette fin de

semaine:

« Jevole !Mespiedsnetou­

chent plus sol. Je suis enapesanteur »

,

ditil dans unbel éclat de rire dont

il a le secret. Quelques jours après

avoir vu son équipe fanion décro­

cher sonticket pour les playoff de

N1 – ils amèneront les deux pre­

miers classés en Beneleague ! – il

était aux anges, heureux que ses

joueurs aient rempli l’objectif fixé

en début de saison. Mais avant de

penser à ce tour final, Alain veut

mettre un point d’honneur à bien

finir la phase classique. Cela com­

mence ce samedi soir avec la ve­

nue de Nelo, le leader.

Alain, ça y est, depuis le week-end

passé, l’Estudiantes Tournai sait qu’il

disputera bien les play-off…

Et c’est une énorme satisfaction !

Lorsque tu te fixes un objectif en

début de saison et que tu connais

des difficultés dès le début mais

quetuarrivesàbientereprendre

pour arriver à tes fins, tu ne

peux être que satisfait. Je suis

fier demes joueurs, du staff, de

la façon dont il travaille. Tout

le monde a toujours tiré dans

le même sens même lorsque

c’était compliqué. Ça aurait pu

exploser à un moment donné

mais ça n’a pas été le cas parce

que la mentalité est excellente.

Quand on se rappelle le début de

saison, on ne peut s’empêcher de se

dire qu’il y a dû avoir des moments de

doute, non ?

Il n’yavaitpasdedoutesmaisbien

un état de fait : après quatre jour­

nées, on était dernier au général

avec deuxmalheureux points. On

n’avait réussi que deuxpartages et

je ne comprenais pas pourquoi ça

démarrait si mal. Maintenant, j’ai

compris !

Quelle est votre explication ?

La préparation a été trop courte.

Quatre semaines pour bosser phy­

siquement et tactiquement, c’est

trop peu ! C’était la première fois

que je commençais une saison en

tant que coordinateur sportif et je

n’avais pas assez de recul pour me

dire qu’on n’était pas dans le bon

schéma. Maintenant, je le sais et

j’entire les leçons envuede lapro­

chaine campagne… Faire une bê­

tise, c’est râlant ; la répéter, ce se­

rait vraiment être con !

À quel niveau trouvez-vous que

l’équipe a le plus progressé ?

Collectivement, il y a eu de gros

progrès ! Je savais déjà que dans

cette équipe, les garçons s’ado­

raient. Mais il fallait un truc en

plus pour qu’elle soit plus perfor­

mante. Avec l’apport d’un joueur

comme Merlin Rosier, on a su re­

boosterlegroupequi aenviedese

surpasser. Et il a aussi acquis

une certaine forme de

calme et aussi de

sagesse. Il y a

unconstatàfaire:mêmequandça

n’allait pas, les joueurs ne se sont

jamais engueulés. Il y a peu de

matches où je les ai vu céder à la

panique. Quasi à chaque fois, ils

ont trouvé les solutions.

Néanmoins, il y a cette tendance à se

mettre en danger inutilement pendant

les matchs ; il y a trop souvent ce petit

relâchement qui fait que l’Estu gagne

rarement un match sans stresser un

minimum…

C’est l’art de se faire peur ! Si je

pouvais m’en passer, ce serait vo­

lontiersmais jen’oubliepas que le

groupe est jeune. Hormis Sofiane

Boujdellal etMerlinRosierqui ont

plus de bouteille, les autres sont

encore des gamins. Brice Lachal et

Arne Schonkeren sont des pions

essentiels mais n’ont que 22 ans !

Ce sont des gars qui ont déjà de la

personnalitémaisilsneréagissent

pas encore comme des joueurs ac­

complis. Ils ont besoin de temps.

Et puis, on a six ou sept éléments

qui jouent bienplus que tous les

autres. Cela s’essouffle logique­

ment à certains moments.

Mais derrière, ça suit…

Ona toujours une solution.

Lors du dernier match, c’est

par exemple Regis Lambert

qui nous sauve ! Mon rêve est

de disposer de tous les joueurs

en forme pour les playoff. Et

là, on aura alors notre mot

à dire. Merlin est peut­

être moins bien

pour le mo­

ment mais c’est normal car il joue

quasiment 60 minutes à chaque

fois ; on va penser à le faire souf­

fler ! Brice est incroyable depuis le

début de la saison et le restera jus­

qu’à la fin, c’est un rude bosseur.

Vladi Olexiouk nous a sorti son

meilleur match le weekend der­

nier. CorentinChantry sera, àmes

yeux, l’homme de ces playoff ; ti­

moré jusqu’ici, il va exploser lors

de la seconde partie de saison.

Comment vous les voyez ces play-off ?

On va jouer notre chance à fond à

chaquematch. On est le petit Pou­

cet, on n’aura pas la pression, con­

trairement aux trois autres ; Nelo

veut monter en Beneleague, Me­

rksemet Visé ou Sasja veulent s’y

maintenir. Nous, onest tranquille,

on sera là pour prendre de l’expé­

rience. Si on réalise des exploits,

tantmieux ; si onseprenddes cas­

quettes, tant pis ! Le message en­

vers les joueurs est clair : à eux de

montrer qu’ils ont le niveau pour

semesurer àdes équipes dubas de

tableau de la Beneleague car c’est

dans cette série que l’onveut se re­

trouver en septembre 2018... Pas

avant ? Ce serait une agréable sur­

prise mais ce sera compliqué.

Avant de songer aux play-off, il y a la

phase classique à terminer…

On va jouer nos trois derniers

matches à fond pour les gagner

et donner du temps de jeu à

nos jeunes qui sont juste in­

croyables. Deux d’entre eux

se sont ainsi farci 450kmsa­

medi dernier pour ne pas

jouer une minute. Et ça ne

râlepas. Ils sont juste con­

tents de faire partie de

l’équipe de N1 ; cela me

plaît, cettementalité ! Je

veux que l’on y ajoute

maintenant l’envie de

tout gagner… L’objectif

sera de battre Nelo qui

nous a déjà ridiculisés à

domicile, c’enest assez !

Et on veut aussi battre

Houthalen afin de prou­

ver qu’on n’a pas volé no­

tre deuxième place.

Où se situe encore la différence entre

Nelo qui survole la N1 et l’Estu ?

Lebudget ! Puis, ils ont ungardien

international expérimenté, malin

qui complète bien sa défense. En­

suite, Nelo a des arrières qui n’ont

pas peur d’aller au combat et de

shooter.Jenedispasquelesnôtres

ont peur mais eux y vont sans ja­

mais se poser de questions. Nous,

on réfléchit parfois trop.

HANDBALL

« Je suis vraiment fier de mes joueurs »

Alors qu’il lui reste trois matches à disputer dans la

phase classique,

l’Estu sait déjà de quoi son avenir

proche sera fait. Mais il ne va rien laisser « filer »…

Alain Luisi peut avoir le sourire,

l’Estu jouera les play-off pour

emmagasiner de l’expérience

ou peut-être « faire mieux »…

Com.

EHC Tournai

Ce soir

Sport. Nelo

20h