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VENDREDI
16 DÉCEMBRE 2016
C’est dans le superbe cadre du
Golf du Haras, situé sur les hau-
teurs verviétoises, que le rendez-
vous était pris. Pas un lieu choisi
au hasard, car Stéphane Huet est
un passionné de golf. Une disci-
pline qu’il a pratiquée une ving-
taine d’années, avant de s’en éloi-
gner un peu, mais il a toujours
gardé la main, comme vous pour-
rez le découvrir dans notre cap-
sule vidéo. De confessions en
anecdotes, voici un abécédaire
pour tenter de mieux cerner celui
qui est occupé à filer vers le titre
de champion en P1 avec Dison.
A
comme Allemagne
Dans le cadre de son service
militaire, Stéphane Huet a
été envoyé en Allemagne (lire aus-
si à la lettre Z). Véritable touche à
tout dans les disciplines sportives,
il a fait partie de l’équipe de…
handball de son camp militaire.
Et il a dès lors parcouru l’Alle-
magne avec son équipe pour
jouer des matchs. C’était en 1988.
B
comme billard
Avant de s’adonner au golf,
Stéphane Huet s’est pris de
passion pour le billard et le snoo-
ker, entre 18 et 24 ans. «
Cela vient
de mon père, qui était un joueur de
billard à trois bandes et parfois il
m’emmenait avec lui aux compéti-
tions. Quand le snooker s’est instal-
lé en province de Liège, avec l’ou-
verture de quelques clubs, on s’y est
mis avec 2-3 copains et je me suis
même retrouvé une fois au cham-
pionnat de Belgique. Désormais, je
n’y joue plus du tout.
»
C
comme conneries
Comme tout le monde, Sté-
phane Huet, surnommé Ca-
pello, a commis des erreurs. Il en
parle avec une bonne dose d’auto-
critique. «
J’ai démissionné deux
fois à Hamoir et ce sont des conne-
ries que j’ai faites. Il y avait telle-
ment de déception par rapport à ce
que je ne pouvais pas apporter au
président que j’ai préféré me mettre
moi-même hors-jeu. Mais il est venu
me rechercher un an après ma pre-
mière démission
», raconte l’entraî-
neur liégeois.
D
comme drogue
«
Le chocolat, c’est ma drogue
et c’est une passion aussi. Il
m’arrive de faire le tour des ar-
moires de la maison pour en trou-
ver. J’adore ça.
»
E
comme enfant de chœur
Comme beaucoup, le coach
disonais a été enfant de
chœur. «
C’était quand j’avais 10-12
ans. D’une manière générale, j’ai
reçu une éducation très catho-
lique de mes parents. À
Bruxelles,
j’ai d’ailleurs
toujours été dans des
écoles
catholiques.
Mais je n’ai jamais vraiment adhé-
ré.
»
F
comme Nicola Finocchio
Lorsqu’on parle de Hamoir,
présidé par Nicola Finocchio,
Stéphane Huet a beaucoup de
choses à dire. «
Le plus gros échec
de ma carrière, c’est la descente de
D3 en Promotion avec Hamoir. J’y
pense encore au moins une fois par
semaine. Mais au final, cela a aussi
fait du bien de connaître une grosse
déception
», raconte Stéphane
Huet, qui n’a que des éloges à for-
muler lorsqu’il est question du
président hamoirien. L’émotion
est d’ailleurs bien palpable sur
son visage. «
C’est le meilleur pré-
sident que j’ai eu. Il a réussi par lui-
même, est humble et c’est un gars
exceptionnel. Il a des qualités hu-
maines au-dessus de la moyenne.
»
G
comme golf
Adepte du golf, Sté-
phane Huet a pratiqué
cette discipline durant une
vingtaine d’années et était
membre du club du Sart Til-
man. «
Mais cela fait une dizaine
d’années que je n’y suis plus. Le
foot prenant beaucoup de temps,
l’investissement au golf ne valait
plus
la peine par rapport au
nombre d’heures que je jouais
», ex-
plique le coach disonais, qui a pri-
vilégié le foot mais continue à
jouer au golf pour le loisir, 2 à 3
fois par an. Il a d’ailleurs encore
tout le matériel et a volontiers ta-
pé quelques balles en notre com-
pagnie au Golf du Haras, sur les
hauteurs verviétoises. Pour Sté-
phane Huet, le golf, ça a commen-
cé dans le jardin de celui qui allait
devenir son témoin de mariage
(Bruno Renard) puis à l’Université.
Avec plusieurs de ses amis, il s’y
est mis de manière intensive (3 à 4
fois par semaine) et il a vite pro-
gressé, atteignant un bon niveau
(handicap 9, pour les connais-
seurs). Il a pris part à bon nombre
de compétitions, dont une à Deau-
ville (France) durant quatre jours.
Cette année, il a suivi de près la
Ryder Cup et ne manque pas de
scruter les progrès des Belges sur
le circuit professionnel, comme
Thomas Pieters, Nicolas Colsaerts
et Thomas Detry. «
J’aimerais avoir
du temps pour y rejouer ; le golf
m’a procuré des émotions et
des sensations comme peu
d’autres sports.
»
H
comme huissier
Après ses études à
l’Université en édu-
cation physique, il a enseigné du-
rant dix ans dans le secondaire,
mais le manque de considération
lui pesait et il s’est recyclé dans
un tout autre domaine. C’est ain-
si que, depuis plus de 20 ans, il
est clerc d’huissier. Un métier
qui comprend beaucoup de récu-
pération de créances, mais pas
uniquement…
un gros courageux et je demande
l’inverse à mes joueurs maintenant.
J’ai très vite compris que je serais
plus fort comme entraîneur que
comme joueur.
»
K
comme Kelmis
Son limogeage de La Cala-
mine un vendredi soir de
mai 2014 est la deuxième plus
grande déception de la carrière de
Stéphane Huet. «
Je n’ai rien vu ve-
nir et je n’ai rien compris. J’ai été si-
déré de la façon dont ça s’est passé.
Sur un coup de téléphone un ven-
dredi soir, le président Sebastian a
bâclé sept ou huit années passées à
La Calamine avec lui. Ceci dit, je lui
serai toujours respectueux : c’est lui
qui m’a donné la chance de coacher
une équipe première en P1.
»
L
comme Liège
Arrivé dans la Cité ardente à
ses 17 ans, il réside toujours
à Liège, non loin de la Médiacité.
C’est aussi à Liège qu’il a entamé
sa carrière d’entraîneur chez les
jeunes.
M
comme mentors
Lorsqu’on évoque
le parcours de Sté-
phane Huet dans le
coaching, impossible
de passer à côté de
Vincent Ciccarella
et d’Henri Ver-
jans, qu’il consi-
dère comme
ses
deux
mentors.
«
Vincent est l’un de mes meilleurs
amis et il am’a poussé à évoluer et à
passer mes cours d’entraîneur. Avec
Henri, dont j’étais le T2 à Seraing
avant mon premier passage à La Ca-
lamine, ils ont plus cru en moi que
moi-même. Ils m’ont poussé à deve-
nir entraîneur chez les seniors alors
que je m’amusais bien avec les
équipes de jeunes. Je ne croyais pas
que j’avais le niveau pour entraîner
dans le monde des adultes. Je les re-
mercie tous les deux.
»
N
comme naturel
«
Un moment donné, j’es-
sayais toujours de donner
une bonne image de moi et d’être le
gars parfait, mais c’est fini. Je suis
naturel et je suis comme je suis. J’es-
saye en tout cas d’être le même par-
tout où je vais.
»
O
comme son frère Olivier
Stéphane Huet a deux
frères : un aîné, Pascal, et
un cadet, Olivier. Ce dernier est
décédé des suites d’une maladie il
y a 10 ans, alors qu’il était âgé de
40 ans. «
Depuis, chaque jour que je
vis, je le vis un peu pour lui.
»
P
comme pêche et pétanque
Plus jeune, Stéphane s’adon-
nait à la pêche avec Pascal,
son frère aîné. Maintenant plus.
Par contre, il joue encore et tou-
jours à la pétanque. «
J’ai toujours
été très doué et on s’amuse à faire
des tournois. Je joue aussi beaucoup
en vacances. Chaque fois que je dis-
pute un tournoi, les gens ne me
croient pas quand je dis que je ne
suis pas dans un club
», raconte le
Liégeois.
Q
comme quatre-vingt
Comme l’âge de ses parents
Henri et Léa, nés tous les
deux à Sinsin (Namur) et qui sont
retournés y vivre, dans la maison
familiale.
R
comme restaurants
Avec son épouse, il aime
bien les bonnes tables. Une
passion qu’il partage avec Vincent
Ciccarella et sa femme. «
On essaye
de découvrir un peu toutes les
gammes de restaurants et on re-
garde les cotes, les BIB gourmands,
etc. C’est l’un des plaisirs de la vie
»,
commente notre interlocuteur.
S
comme François Sterchele
Lors de son premier passage
en tant que T1 à La Cala-
mine, alors qu’il venait de fran-
chir le cap de la trentaine, Sté-
phane Huet a retrouvé un certain
François Sterchele, qu’il avait coa-
ché en cadets et scolaires natio-
naux par le passé. «
C’est d’ailleurs
lui qui a soufflé mon nom au pré-
sident
pour
remplacer
Vito
Dell’Aquila. Égide Sebastian ne me
connaissait pas, puisque je n’avais
encore rien montré avec des
équipes seniors.
»
Et d’évoquer un peu François
Sterchele. «
Pour la petite histoire,
c’est moi qui l’ai positionné au
centre-avant. Il nous a fait gagner
beaucoup de matchs à lui seul et a
grandi avec l’équipe. Il a été excep-
tionnel durant trois ans. Avec
Guillaume Legros, ce sont les deux
meilleurs
attaquants
que
j’ai
connus. Guillaume aurait d’ailleurs
pu faire une carrière à la Sterchele
(il a eu des propositions en D1),
mais il a fait un choix profession-
nel.
»
T
comme taekwondo
Stéphane Huet a touché à de
très nombreux sports, no-
tamment via ses études en éduca-
tion physique : gym, natation,
athlétisme (il a pratiqué le lancer
du javelot et le 1.500 mètres dans
un club bruxellois) ou encore
taekwondo. «
J’en ai fait un an ou
deux, mais je n’ai pas accroché et je
ne parvenais pas à être concentré ;
on riait trop.
»
U
comme Université
C’est à l’Université de Liège
qu’il a suivi ses études en
éducation physique.
V
comme vacances
Les vacances, c’est quelque
chose d’important pour Sté-
phane Huet. «
On essaye toujours
de partir avec des amis, car j’aime
l’esprit de
camaraderie et on
s’amuse toujours mieux à plusieurs
familles
», expose notre interlocu-
teur, marié à Florence et papa de
Pauline, qui fait les romanes à
l’Université de Liège. «
Elle a le
même caractère que moi. Pour le
reste, ma femme et ma fille sont
plus portées vers les magasins que
vers le sport. Elles n’aiment pas spé-
cialement le foot et ne sont jamais
venues à Dison cette saison.
»
W
comme Woluwé-Saint-
Lambert
Alors qu’on le pense lié-
geois d’origine, Stéphane Huet est
né en région bruxelloise, à Wo-
luwé-Saint-Lambert. Il y a vécu
jusqu’à ses 17 ans, avant que son
père ne soit nommé directeur
dans une banque à Liège et que la
famille vienne s’installer en Cité
ardente. «
J’ai plus la mentalité lié-
geoise que bruxelloise.
»
X
comme ‘Fox’
Tout comme Jean-François
Lecomte, Ronald Foguenne,
alias ‘Fox’, fait partie de la garde
rapprochée de Stéphane Huet et
est son fidèle T2 depuis plusieurs
saisons. «
On a vraiment la même
vision du foot et la première chose
que j’impose quand je vais quelque
part, c’est de pouvoir prendre Ro-
nald avec moi. Il faut une symbiose
parfaite entre le T1 et son T2 et j’ai
entière confiance en lui.
»
Y
comme yips
Un terme en rapport avec sa
passion pour le golf : le yips.
C’est-à-dire un mouvement in-
conscient qui se produit lors du
putt, qui est le coup joué pour
amener la balle dans le trou. «
Au
golf, tu es seul avec ta balle et tu
joues contre ton jeu personnel.
C’est une question de concentration
et de maîtrise de soi. Et tu peux tout
perdre sur un seul coup
», raconte
Stéphane Huet.
Z
comme Zen lors de son ser-
vice militaire
C’est à Siegen, une entité si-
tuée à 250 kilomètres de Liège,
que Stéphane Huet a fait son ser-
vice militaire lorsqu’il avait 25
ans. «
J’ai pris dix kilos ! Il n’y avait
rien à faire à Siegen, sauf boire des
bières à 10 francs belges. Pour moi,
cela a été une année perdue
», ex-
plique notre interlocuteur, qui a
tout de même eu la chance de
brûler les étapes. Ainsi, alors qu’il
fallait normalement trois mois
pour passer au grade de sergent, il
a été nommé après une semaine à
peine, avec les avantages que cela
représentait. Au quotidien, il était
prof de gym dans son camp mili-
taire. Sans trop de pression…
«
J’étais en training et je donnais
aussi des cours de natation. Et lors
des manœuvres, j’étais observateur
avancé
pour
les
mortiers
(rire).
»
-
UN REPORTAGE D’OLIVIER DELFINO
FOOTBALL
L’abécédaire de
Stéphane Huet
I
comme impulsivité
«
Avant, j’étais parfois un peu
trop impulsif et le golf, qui de-
mande une maîtrise parfaite de soi,
m’a aidé dans la vie quotidienne.
»
J
comme joueur de foot
«
J’étais un piètre joueur de
foot. J’ai évolué en Amateurs à
Cointe et en P2 namuroise avec Sin-
sin, où je retournais tous les week-
ends voir mes grands-parents. Je
jouais mais je ne m’entraînais pas.
D’une manière générale, en tant
que joueur, j’étais un fainéant et je
jouais en attaque. J’étais plutôt
technicien et dribbleur que phy-
sique. J’ai fait du mini-foot à Em-
bourg-Cointe aussi et j’ai joué jus-
qu’en D3 ou D2 nationale. J’étais
meilleur que sur prairie, car j’avais
du dribble. En fait, je n’ai jamais été
Rencontre avec l’entraîneur à succès de Dison
S
téphane Huet, tout le
monde le connaît dans le
milieu du foot provincial.
Mais qui est vraiment ce
quinquagénaire, père d’une fille
de 19 ans, qui est occupé à
emmener le Stade Disonais sur
la route du titre en P1 ? Passion-
né de golf, l’ex-entraîneur de
Hamoir a aussi pratiqué le hand-
ball, le taekwondo ou encore le
snooker.... et la pêche !
Découvrez la vidéo et un contenu enrichi avec
plein de photos sur notre édition numérique
Stéphane Huet n’a rien
perdu de ses talents de golfeur
SUR
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© N. Lambert