Persoverzicht oktober 2020

35 35 SAMEDI 31 OCTOBRE 2020 L’hôtel de l’International Golf de Henri-Chapelle a été complet tout l’été. © D.R. S ’ils ont dû fermer durant le confinement et ainsi démarrer la belle saison quelques mois plus tard, les clubs de golf ont vu leurs membres revenir en nombre durant l’été. De quoi limiter la casse d’une année chamboulée par la crise sanitaire et toutes les annulations qui en dé- coulent. L’International Golf de Henri-Chapelle a fait le plein durant l’été GOLF Les clubs de golf ont limité la casse Au Golf du Haras, l’année 2020 devait être des plus réjouissantes mais le coronavirus en a décidé autrement. La direction avait fait certains investissements pour développer le club comme le « Toptracer Range ». Ce nouvel outil vous permet de travailler votre swing face à un écran. Ain- si, vous vous entraînez dans des conditions proches des profes- sionnels comme l’explique Christian Zandona, le président. « Avec le Toptracer, vous êtes connectés aux plus beaux cir- cuits du monde avec des statis- tiques et des comparaisons avec les meilleurs golfeurs de la pla- nète. » Malheureusement, moins de 3mois après son inves- tissement, le club a dû fermer. « On l’a relancé dès qu’on a pu rouvrir. Ça a très bien marché pendant l’été mais on a pas su profiter des événements d’entre- prise qui presque tous été annu- lés. » 40 % DES TOURNOIS ANNULÉS De plus, ils avaient rénové tout le club house afin de créer une nouvelle dynamique. Mais le nouveau restaurant le « Lara’s Club » a dû se réinventer d’en- trée avec des plats à emporter et des livraisons. « On s’était donné les moyens de faire correcte- ment les choses. Difficile de sa- voir comment tout cela va évo- luer en 2021. » Finalement, les membres sont venus en nombre durant l’été. « Le terrain était tout le temps complet. On sentait que les gens avaient envie de prendre l’air. » Néanmoins, cela ne suffira évi- demment pas pour compenser la perte occasionnée par la crise sanitaire. « Comme dans tous les secteurs, on est en dessous de 15% à 20%. C’est une année compliquée car on a dû récem- ment annuler les stages et le tournoi de clôture. Près de 40% des tournois n’ont pas eu lieu », analyse le président qui avait pris les devants en créant très tôt un « comité corona ». - A.C. Année compliquée au Golf du Haras Le club avait fait beaucoup d’investissements Arrivée du « Toptracer » © D.R. « J’étais prêt à faire imprimer le calendrier de la saison 2020 quand on a appris qu’on devait fermer », se souvient Philippe Ghem, le vice-président du RoyalGolfClubdes Fagnes situé sur leshauteursdeSpa. « Finale- ment, on a été les premiers à rouvrir avec le kayak (rires). » Depuis, le club doit composer avec lesmesures comme tout le monde mais le vice-président a senti un gros engouement à la sortie du confinement lors de la reprise le 8 mai. « Je ne sais pas si cela est dû au confinement mais onavuuneaugmentation pour les initiations et les stages de découverte. Il y avait soudai- nement plus d’intérêt pour la pratique du golf, que ce soit tout seul, avec des amis ou en famille. Ça a également été re- marqué dans d’autres clubs. » 20 %DE VISITEURS ENPLUS Fort de 550 membres, le club a pu compter sur la fidélité des golfeurs. Il faut dire qu’il fait partie des meilleurs parcours européens. Il aétédessinépar le célèbre architecte, Tom Simp- son, qui a imaginé ce parcours championship de 18 trous en 1930. « Avec son cadre naturel exceptionnel, c’est un des plus beaux de la région. De plus, la météo a été magnifique cet été. Ainsi, on a vu notre nombre de visiteurs augmenté de 20% avec beaucoup de Belges qui ne sont pas partis en vacances. » Néanmoins, la réduction dras- tique des compétitions va inévi- tablement impacter le bilan. « On a pu en organiser durant l’été de manière restreinte. Le problème, c’est que des compé- titions de sponsors nationaux comme l’Audi Quatro Cup et Porsche ont dû être annulées. Il s’agit de grosses rentrées d’ar- gent. » Bien qu’il soit difficile d’établir des plans, l’objectif est de mon- ter à 600membres. - A.C. Des fidèles au Golf des Fagnes Un certain engouement après le confinement Philippe Ghem. © A.C. Jusqu’à preuve du contraire, le sport pro peut se pour- suivre, mais à huis clos. C’est ainsi que des matchs de foot continuent à avoir lieu et que le démarrage de la saison de basket est prévu le week-end prochain. Le handball, qui n’est pas reconnu comme sport de haut niveau, est lui complètement à l’arrêt, y compris dans ses plus hautes divisions. Une situation que le Malmédien Julien Devisch, actif à Tongres et internatio- nal belge, a du mal à ad- mettre, parlant de « deux poids, deux mesures ». En at- tendant, les prochaines ren- contres prévues avec l’équipe nationale viennent logique- ment d’être annulées. Et les perspectives ne sont pas ré- jouissantes… « On a dû arrêter de s’entraî- ner depuis trois semaines car les sports où on ne peut pas garder 1m50 de distance sont proscrits et le handball en fait partie. À cela s’est ajoutée la communication autour de l’annulation des deux pro- chains matchs de l’équipe nationale en novembre. Les clubs belges ne pouvant plus s’entraîner de- puis trois se- maines, devoir jouer des matchs in- ternationaux était im- possible. La Ligue eu- ropéenne a accepté la demande de report de la Belgique », narre le Malmédien Julien Devisch, international belge et joueur de Tongres, l’un des clubs du top en Belgique, qui développe : « Si on avait dû aller jouer ce match en France, on aurait risqué de se retrouver en zone rouge et de devoir observer une quarantaine au retour au pays. Or, trois quarts des joueurs de l’équipe nationale ne sont pas pros ; quid dès lors de nos employeurs ? » « DEUX POIDS, DEUX MESURES » Alors que le hand est l’arrêt total jusqu’au plus haut ni- veau, d’autres sports peuvent continuer. « Pour moi, c’est deux poids, deux mesures. Certains sports ne peuvent pas s’arrêter car il y a des contrats pros. Ainsi, si le foot venait à s’arrêter, il faudrait mettre tous les joueurs au chômage. Comme le handball n’est pas reconnu comme sport de haut niveau, les contrats ne sont pas reconnus comme professionnels et l’état ne doit pas nous payer à la place des clubs. Donc, on est mis à l’arrêt. Autre exemple : le volley mascu- lin peut continuer car il a une structure lui permet- tant de pratiquer des tests toutes les semaines. Finan- cièrement, cela a un coût que les clubs de handball ne peuvent pas toujours sup- porter. » LE PREMIER MATCH ET PUIS STOP Les perspectives ne sont en tout cas pas réjouissantes pour les handballeurs. « On était tous avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête dès la reprise. Au final, on a pu jouer le premier match de championnat et trois jours après, on devait stopper. C’est très, très frustrant. On est au tout début de la deuxième vague et jamais on ne pourra rejouer au handball avant janvier 2021 . Je pense qu’on pourra seulement recommencer à s’entraîner en janvier. Tout ferme petit à petit, je ne vois pas pourquoi le sport repren- drait avant le reste », indique encore Julien Devisch, qui se réjouissait à l’idée d’entamer les qualifications pour le pro- chain championnat d’Eu- rope lorsque nous avions pris de ses nouvelles il y a un mois. Ces qualifs devaient dé- marrer au mois de no- vembre. « C’est certain que ces reports compliquent encore plus la tâche, d’autant qu’en France, les joueurs pros continuent. » Reste que cette période d’in- certitude, qui mêle entraîne- ments, pauses, quarantaines, etc. depuis le mois de mars n’est pas évi- dente à gérer pour les spor- tifs. « Pour les or- ganismes, il y a actuelle- ment 0 constance et cela cause énormément de blessures. Même Karabatic, qui ne se blesse quasiment jamais, vient de s’occasionner une déchirure des liga- ments croisés. Il n’y a pas de hasard ; les or- ganismes ne sont pas prêts. Imaginez alors ce que ce serait pour les joueurs qui ne sont pas pros et ont un travail à côté du hand…», reprend Julien Devisch, qui s’interroge légi- timement sur la suite de cette saison 2020-2021. UN PROGRAMME INDIVIDUEL POUR RESTER EN FORME En attendant que la situation s’éclaircisse, il faut prendre son mal en patience et tenter de garder la forme. Le Mal- médien et ses équipiers de Tongres ont reçu un pro- gramme individuel. « On en recevra un nouveau en fonc- tion des prochaines décisions qui seront prises. Il faut es- sayer de trouver du positif : c’est le moment de travailler physiquement et j’essaye donc d’aller courir un maxi- mum. Mais bon, je pratique un sport collectif depuis que j’ai 6 ans parce que je déteste aller courir seul… Courir en groupe, c’est ça qui est moti- vant. Quand cela dure 1,5 mois, il n’y a aucun souci, mais quand c’est pour 6 mois, ce n’est pas trop ce pourquoi j’avais signé. Mais bon, on n’a pas le choix, il faut rester en forme. » - OLIVIER DELFINO HANDBALL Julien Devisch : « Je déteste courir seul » Julien Devisch et l’équipe na- tionale belge sont privés de leurs prochains rendez-vous. © Photonews Beaucoup de sports ont été im- pactés par la crise sanitaire qui secoue notre pays depuis plu- sieurs mois. Mais certains ont pu retrouver un rythme plus ou moins normal plus rapide- ment que d’autres. C’est le cas du golf qui a vu sa saison im- pactée par le confinement mais qui a su limiter la case durant l’été. Si on peut faire du golf toute l’année selon la météo, la grosse saison dé- marre en mars pour se termi- ner fin octobre. L’heure est donc au bilan d’une saison raccourcie. PROTOCOLE « PARK & PLAY » Du côté de l’International Golf de Henri-Chapelle, les chiffres ne sont pas si catastrophiques que cela. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le club a même fait mieux que les années précédentes. « On a dû tout fermer à partir de mars pour rouvrir le 4 mai », explique Cédric Lejeune, le manager. « Au début, ça a été compliqué car 50% de nos membres sont étrangers et majoritairement allemands. Malgré la fin du confinement, les frontières n’ont pas été ou- vertes directement. Mais un mois plus tard quand les étrangers ont pu faire leur re- tour, l’occupation des terrains a littéralement explosé ! Le gol- feur est un globe-trotteur. Les grosses zones touristiques étant fermées en été, ils ont été joués tout près de chez eux. » Pourtant, les golfs ont dû se plier à un protocole très strict. Néanmoins, jouissant de grands espaces en pleine na- ture, il est certainement plus facile de mettre en place des mesures dans ce sport. Ainsi, l’Association Francophone belge de Golf (AFGolf) a mis en place un protocole nommé « Park & Play » qui résume toutes les règles à suivre : ré- servation obligatoire, des groupes de maximum 3 per- sonnes en respectant les règles de distanciation sociale, arri- vée quelques minutes avant le début du parcours et départ di- rectement après, etc. Finale- ment, il y a très peu de croise- ment. Malgré tout cela, les golfeurs ont fait leur retour en masse. De plus, le club de Henri-Cha- pelle est un golf commercial vu qu’il dispose d’un hôtel et d’un restaurant. « C’est simple, l’hôtel a été complet tout l’été jusque fin sep- tembre. Ce qui n’était pas le cas les autres années. On a eu une augmentation de 15% entre juin et septembre. » Ce qui a compensé le manque à gagner dû à la fermeture. « Le bilan ne sera pas excellent mais on a pu rattraper une grosse partie. Finalement, on a perdu 10% du chiffre d’af- faires environ. » Car même pendant la fermeture, il y a un coût d’entretien très lourd pour un club de golf. « Le ter- rain doit être en- tretenu en toutes circons- tances. Certaines zones sont tondues tous les jours. Les coûts fixes sont très impor- tants car ça implique une équipe de 9 personnes à temps plein. » 45 TROUS POUR 1200 MEMBRES Avec ses 45 trous répartis sur 110 hectares, l’International Golf de Henri-Chapelle est le plus grand de la région. « On fait partie des 5 plus grands clubs de Belgique. Nous comp- tons plus ou moins 1200 membres », détaille Cédric Le- jeune qui ne sait pas à quoi s’attendre pour 2021. « Au- jourd’hui et avant de connaître les nouvelles me- sures, on a pris la décision de fermer l’hôtel. La saison tou- chant à sa fin, c’est plus sage. Concernant 2021, il y a une certaine appréhension mais on part du principe que l’on aura une saison nor- male. » - ARNO CHANDELLE

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