Persoverzicht oktober 2020

37 37 SAMEDI 17 OCTOBRE 2020 Même s’il sentait le vent tourner depuis quelques jours, le monde du handball a pris un sérieux coup sur la cafetière avec l’an- nonce des deux fédérations belges de suspendre les compéti- tions nationales jusqu’aumois de janvier 2021. Romain Poix, l’en- traîneur principal de l’Estu, fait contre mauvaise fortune bon coeur, même si les comptes sont fatalement aussi simples que dé- solants : « Il n’y aura plus de com- pétition avant l’année prochaine. Ce qui veut dire qu’au bout de cette nouvelle pause, nous nous serons entraînés cinq mois pour disputer une rencontre de cham- pionnat. » Mais pas question de se laisser abattre dans le chef du tacticien français. Son staff et lui-même planchent déjà sur le programme des deux prochains mois, en ayant conscience que le club et les joueurs devront faire des concessions. « Nous avons laissé les garçons au repos cette se- maine et cette pause sera sans doute prolongée un tout petit peu. Mais, selon moi, nous n’irons pas au-delà de la dizaine de jours d’interruption pour ne pas tout perdre ! Jusqu’au 8 no- vembre prochain, les entraîne- ments en salle restent permis sans contact. Il faudra aussi inno- ver et se montrer imaginatif », poursuit Romain. « NOUVEAU TRAVAIL DE FOND » Il va de soi que la préparation physique sera également complè- tement adaptée, tout comme les disponibilités de chacun. « Al- lons-nous passer à deux séances par semaine ? C’est possible ! Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra ob- server une nouvelle phase prépa- ratoire pour le physique. Il y aura un travail de fond à respecter, nous n’avons pas trop le choix. » Toujours est-il que l’Estu voit donc le championnat de D1 s’ar- rêter après une journée et une dé- faite. Pas l’idéal de passer une si longue période en restant sur un revers ! Mais Romain Poix ne voit pas les choses sous cet angle. « Cette défaite était vraiment en- courageante. Et puis, malgré tout, elle nous a permis de déce- ler quelques points qu’il faudra améliorer et nous avons du temps pour le faire. » UN TRIO QUI FONCTIONNE Cette jeune équipe tournaisienne obtient aussi du temps peaufiner ses automatismes qu’elle n’a pas encore complètement et logique- ment trouvés puisque le noyau a été profondément remodelé du- rant la très longue trêve. « Il fau- dra en effet reprendre ses repères. Il faudra aussi voir si nous au- rons, à un moment, l’occasion de disputer des matches amicaux. » Quoi qu’il advienne de cette sai- son, les Estudiantins ont l’assu- rance de travailler sans pression. Ce qui ne veut pas dire sans am- bition ! « Le championnat n’est composé que de 9 équipes. Nous savons donc qu’il n’y aura pas de descendant. Mais attention, nous ne nous contenterons pas du tout de la neuvième et dernière place. Nous voulons au moins laisser trois équipes derrière nous », en- chaîne l’entraîneur qui forme, avec les frères Dassonville, un trio de choc pour diriger les Tour- naisiens : « Cette formule fonc- tionne très bien. Elle permet cha- cun des entraîneurs d’approfon- dir la matière dont il est respon- sable. » Et d’ainsi accroître la marge de progression des Estu- diantins. Mais les fruits de ces méthodes ne pourront pas être récoltés avant 2021… - C.CA. Cinq mois d’entraînement pour un match HANDBALL L’Estu devra retrouver ses repères. © Bernard Libert 0 Kenny, comment s’est passée la traditionnelle reconnaissance du parcours du Ronde, votre première ? Cela s’est bien passé. Nous avons commencé à Renaix et nous avons attaqué tout de suite de Kwaremont et toutes les autres ‘bergen’ du parcours flandrien. Cela fait beaucoup. 0 Vous êtes à la veille de votre premier Tour de Flandres. Vos impressions ? C’est spécial. Je n’ai jamais pensé pouvoir y être, dans cette saison tout à fait chamboulée. Mais l’occasion m’est donnée et je vais la croquer à pleines dents. Qui sait ? Je n’aurai peut-être plus jamais cette chance. Il y a certes d’autres courses qui me conviennent mieux. Mais je veux profiter de l’occasion. Nous avons été encouragés par des gens qui étaient sur le bord de la route, mercredi, lors de notre reconnais- sance. C’est assez magique. Il y avait des personnes sur le Kware- mont, le Patersberg, des riverains, des gens qui travaillent et qui s’arrêtent pour vous booster… 0 On vient de vous voir à votre avantage à Liège-Bastogne-Liège, à Gand-Wevelgem… L’échappée est votre point fort ? Vous êtes qui, au fait ? Ardennais ou Flandrien ? J’ai eu un programme un peu hybride, qui m’a conduit à com- biner Liège-Bastogne-Liège, Gand- Wevelgem et, dimanche, le Tour des Flandres. Honnêtement, je me sens plus Ardennais que Flandrien. Mais j’ai pu découvrir Gand-Wevelgem, dans l’échap- pée. La course se déroulait sur mes routes d’entraînement. Mais je me sens plus à mon affaire dans les Ardennes car, en Flandre, il faut frotter à fond pour se placer au pied des bosses. Il faut relancer, freiner, relancer encore. Mais, dans tous les cas, on sait que, quel que soit le par- cours, que je suis là pour l’échap- pée. C’est une manière de donner confiance à l’équipe. 0 Et, comment faites-vous pour être systématiquement dans la longue échappée ? Bonne question ! On me dit que j’ai le nez pour prendre les échap- pées. Il y a aussi une grande part de chance. Et quand j’ai un but dans la tête, je ne le rate pas souvent. C’est quand même l’objectif de l’équipe dans ces courses du Word Tour. 0 Vous êtes jeune. Envie de montrer autre chose à l’avenir ? Oui, bien sûr ! Mais le niveau mondial est très élevé et je sais qu’il y a encore du boulot pour moi. L’intention y est en tout cas. Mais je prends du plaisir à faire ce que je fais déjà et je n’ai pas envie de perdre ce plaisir. La motivation de me montrer dans la finale d’une course est là, pour plus tard. 0 À 23 ans, vous vivez votre métier à fond… Pas facile, cependant, ce métier ! Il n’y a pas s secret. Il faut faire le métier, s’entraîner, garder le courage. Mon rêve d’enfant a toujours été de devenir profes- sionnel. Ensuite d’être au départ de courses comme Liège ou le Ronde. Ensuite de m’illustrer en échappée, de servir l’équipe. Je dis, pour l’heure, qu’on peut faire carrière sans être un grand cham- pion. Je n’ai jamais été un grand vainqueur chez les jeunes mais j’ai toujours eu le courage. - ERIC CORNU Kenny a reconnu le parcours sur lequel il a été encouragé. © Bingoal-WB K enny Molly (Bingoal- WB) prendra part ce dimanche à son premier Tour des Flandres. La chose peut paraître anodine pour un observateur lambda du cyclisme pro. Mais, dans le cas présent, le Ploegsteertois dé- cline le résultat de son courage, de sa foi dans son métier de coureur professionnel. Molly a déjà montré son maillot plus d’une fois dans les récentes échappées de Liège-Bastogne- Liège et de Gand-Wevelgem. « J’ai toujours eu le courage pour y arriver » Kenny Molly va disputer son premier Tour des Flandres sur des routes qu’il connaît bien : émotion… CYCLISME «On me dit souvent que j’ai le nez pour prendre les échappées, il y a aussi une part de chance » Kenny Molly Kenny Molly (23) en est, en 2020, à sa 2e campagne chez les profes- sionnels. Chez les espoirs d’AGO- Aquaservice, il avait déjà eu l’occa- sion de se frotter au milieu pro dans le cadre de stages de fin de saison chez Fortuneo-Oscaro (2017) et chez Wallonie-Bruxelles (2018). Equipier modèle, le Ploeg- steertois d‘adoption a déjà écrit quelques belles lignes dans son palmarès : notamment, 4e de l’étape du Mont-Faron au Tour du Haut-Var 2020, maillot à pois du Tour de Slovaquie 2020 (et 2e en 2019), 9e de la Japan Cup en 2019, échappé dans son premier Liège- Bastogne-Liège en 2019 et à nou- veau échappé en 2020, nouvelle sortie au long cours au récent Gand-Wevelgem. Kenny Moly s’est aussi classé 11e du GP Monseré en 2017, 4e de l’Eschborn-Frankfurt U23 en 2018… Il disputera di- manche, au Tour des Flandres, son 3e « monument » du World Tour, après deux participations à Liège- Bastogne-Liège. Son père, Johan, bine connu dans le monde du cy- clisme, est soigneur dans son équipe Bingoal-WB. - E.CO. Kenny en est à sa deuxième année professionnelle Son parcours En grande forme ! © Bingoal-WB Kenny Molly Coureur Bingoal-WB