Persoverzicht oktober 2020

36 36 SAMEDI 17 OCTOBRE 2020 Peu importe d’où ils viennent et la discipline dans laquelle ils sont actifs, les dirigeants des clubs sportifs de la région tremblent. Certes, ils ont l’au- torisation de permettre à une grande majorité de leurs jeunes de poursuivre leur acti- vité favorite. Mais quel avenir et surtout quel sens réserve cette solution provisoire ? Ed- gar Dupret, le président de la Montkainoise tire la sonnette d’alarme. Bien sûr l’impor- tance financière de la buvette est capitale pour l’AS comme pour n’importe qui. Les autori- tés demandent en quelque sorte à nos entités sportives de faire rouler la voiture en les empêchant de mettre de l’es- sence. Mais l’homme fort du club kainois craint est surtout catastrophé pour les consé- quences sociales et organisa- tionnelles engendrées par cette fermeture. La buvette est en effet le coeur de tout club sportif amateur qui se respecte. « Et pas que pour le débit de boissons ! », as- sure-t-il d’emblée. « C’est à la buvette que nous recevons les parents et les joueurs qui veulent s’affilier chez nous. C’est aussi là que nous rencon- trons les entraîneurs mais aus- si nos différents partenaires, qu’il s’agisse de sponsors ou de notre équipementier. Les ar- bitres viennent également pro- fiter de la connexion wifi pour faire leur feuille de match. Il n’y a pas que l’aspect « guin- daille » à prendre en compte. L’organisation des clubs paie donc un lourd tribut à la fer- meture des buvettes. Mais la vie sociale de tous ceux qui gra- vitent autour d’une association sportive en prend aussi un fa- meux coup. « C’est aussi sou- vent à la buvette qu’un parent rencontre l’entraîneur de son enfant pour discuter de sa pro- gression ou d’éventuels soucis. Le télétravail redevient très courant. Les parents et joueurs adultes sont donc souvent ravis de retrouver leurs amis au foot- ball ou dans leur club pour dis- cuter de tout et de rien et sur- tout, voire du monde ! On va également les priver de cela. » Et un autre facteur est à prendre en compte, alors que le froid commence à picoter les doigts. « De nombreux parents déposent leur enfant au stade et en profitent pour faire d’autres activités ou même conduire leurs autres enfants à d’autres loisirs », reprend Edgar Dupret. « D’habitude, quand ils reviennent avec un peu de retard. Leur enfant peut les at- tendre dans la buvette, en com- pagnie d’autres affiliés ou avec un formateur ou même un autre parent. Désormais, ils doivent patienter dehors, dans le froid, sur le terrain ou le par- king. Nous en avons eu la preuve cette semaine. » Edgar, comme tellement d’autres, sait bien que la priori- té doit rester la santé. Mais ce dernier plaide pour un assou- plissement des règles, dans un cadre qui resterait strict. « Vu la situation que nous connais- sons et l’épidémie que nous n’arrivons de toute façon pas à enrayer, nos dirigeants doivent aussi penser au moindre mal. Mentalement, les gens ont be- soin d’échanger un minimum pour se changer les idées. » - CHRISTOPHE CAULIER L a Wallonie Picarde n’échappe pas à la règle : les clubs, toutes disciplines confondues, se demandent comment survivre en poursuivant leurs activités sans l’apport vital de leur bu- vette. Edgar Dupret, président de la Montkainoise va même plus loin : la buvette ne fait pas qu’alimenter le portefeuille des entités sportives, elle est aussi leur coeur, leur identité. Où va se dérouler la vie sociale des clubs sans l’espace de rencontre et d’échange traditionnel ? OMNISPORT En fermant les buvettes, on empêche le cœur de nos clubs de battre Les jeunes du Tournai RC peuvent conti- nuer de s’entraîner mais les séances seront annulées en cas de grosses intem- péries. Les jeunes de l’Estu peuvent aussi continuer à s’exercer dans des conditions strictes. Les footballeurs et les volleyeurs sont dans le même cas. - © TRC, ESTU, BL et FB Si les parents des enfants de moins de 12 ans sont heureux de pouvoir poursuivre les entraîne- ments et la compétition normale- ment, il n’en va pas de même pour les plus grands. « Je suis vrai- ment très déçue de voir les compé- titions s’arrêter à nouveau », dé- plore Daisy Lecomte, la maman d’Erin Gevenois, joueuse au TEF Kain. « Les décisions ne reposent sur aucun chiffre concret à ma connaissance et je ne vois donc pas pourquoi les jeunes ne peuvent pas continuer au moins les entraînements de façon nor- male. Je plains les coaches qui vont devoir faire preuve d’une imagination incroyable pour pré- voir les exercices. Sans contact, que peut-on faire d’autre que des lay-ups, du shoot et quelques exercices physiques ? Les jeunes vont vite trouver le temps long sans un seul « un contre un » ou un petit match de temps en temps. » Les buvettes sont toujours fermées jusqu’à nouvel ordre. « Je ne vois pas des jeunes de 14 ou 15 ans faire la fête lors d’une troisième mi-temps d’enfer », poursuit la Saint-Ghislainoise. « J’imagine que c’est plutôt là que sont nés les foyers de contamination et je ne vois pas pourquoi on prive les moins de 18 ans d’un coca ou d’un paquet de chips. De manière générale, je ne doute pas que le vi- rus se propage de manière plus importante ces derniers temps mais les mesures que nous connaissons dans le sport aujour- d’hui sont exagérées selon moi. Les trésoreries des clubs sont dans le rouge : rien que les nombreux produits désinfectants coûtent une fortune ». Le Dottignien Laurent Vanscha- melout coache des jeunes au sein de l’équipe C l’ASTE Kain, en P3. « Nous allons poursuivre avec les désinfections systématiques, sans vestiaires et donc sans douches », déplore le mentor. « Nous allons passer à un seul entraînement par semaine histoire de garder le contact avec le ballon sans se las- ser trop vite. Je suis bien placé pour comparer avec le foot puisque mon fils Tom (12 ans) évolue à Dottignies Sports. Les règles sanitaires sont identiques. » D.B. « Que des tirs et du physique » Basket – À Kain, les buvettes et les vestiaires sont fermés et les désinfections nombreuses Pas de contact ni de buvette ! © DB Au club de volley de Lessines, seules les pupilles peuvent encore disputer des matches de championnat. Lou, 9 ans, fait partie de l’équipe. Depuis la reprise, les conditions d’en- traînement sont particulières mais la jeune joueuse n’a ja- mais pensé à arrêter. « La seule différence est que Lou doit directement arriver en tenue de volley à la salle pour ses deux entraînements par semaine », commente sa ma- man Fleur Thielemans. « Il ne lui reste plus qu’à changer de chaussures et elle est prête. Et comme les vestiaires sont fer- més, elle se lave à la maison après les matches alors qu’auparavant, elle prenait sa douche au club. » Avant et après les rencontres, la Lessinoise a également dû prendre de nouvelles habi- tudes. « Elle ne peut plus ta- per dans lamain de ses adver- saires. Et son entraîneur reste toujours masqué. » Interdit aussi de boire dans la même bouteille d’eau que ses coéquipières. Mais déjà avant la crise, chaque joueuse apportait sa gourde. - N.E. En volley, la motivation reste intacte malgré la crise Lou peut continuer. © DR Des enfants doivent attendre le retour de leurs parents dans le froid et peut-être sous la pluie après l’entraînement et risquent donc ... de tomber malades Si le TRC a joué et gagné le week- end dernier, tout lemonde n’a pas eu cette chance en Belgique : « 52% des matches ont été remis à cause du Covid », explique Eddy Denis, responsable de la forma- tion chez les Tournaisiens et en- traîneur des U12. Les compéti- tions de rugby sont à l’arrêt jus- qu’au 8 novembre mais les clubs peuvent continuer à s’entraîner. Enfin, si c’est possible ! « Un cas positif a été détecté dans la bulle qui va de nos U6 à l’équipe pre- mière. Tout ce petit monde a donc été mis à l’arrêt jusque mardi. Les plus jeunes peuvent continuer à manier le ballon ovale, même si les conditions sont peu évidentes. « Pas de buvette ni de vestiaire ! Nous avons demandé l’autorisa- tion d’ouvrir la cafétéria pour per- mettre aux parents de se mettre à l’abri, sans consommer. Nous avons essuyé un refus. Nous n’ins- tallerons pas non plus de tonnelle qui pourrait être considérée comme un vestiaire improvisé. Nous ne voulons pas prendre une amende dans un contexte déjà si compliqué. Par contre, nous avons pris la décision d’annuler l’entraînement en cas de fortes in- tempéries pour éviter que les en- fants n’attrapent une bronchite ou qu’ils salissent trop le véhicule de leurs parents. » Ceux-ci sont sa- tisfaits des mesures que nous avons prises. - C.CA. « Pas d’entraînement en cas d’intempéries » Le Tournai Rugby Club à l’arrêt pour les plus âgés > Handball. Les fédérations belges avaient imaginé trois scenarios avant l’entame de la saison. L’une de ces possibilités, le « scénario catastrophe » se matérialise. Celui-ci faisait état d’un début de championnat en janvier 2021 chez les adultes. À l’exception de la première journée qui a déjà eu lieu. On en est donc là. Les com- pétitions pour les jeunes, nés après 2008, peuvent continuer. Ceux-ci ont donc l’autorisation de continuer à s'entraîner et de jouer des matches de champion- nat. Les compétitions pour les jeunes jusque 18 ans inclus re- prendront dès que le code sportif redeviendra jaune. L’Estudiantes se plie en quatre pour permettre à ses affiliés de pratiquer leur sport favori dans les meilleures conditions possibles : « Il est clair qu’à tous les étages, les entraî- neurs jeunes et seniors de l’Estu- diantes Tournai HC vont mettre en place des entraînements adap- tés qui suivront au plus près les différents protocoles imposés tout en soignant l’aspect ludique des séances. Le travail sur le physique pourra se poursuivre sans trop d’astreintes. Quant à la tactique et à la technique, elles mettront en route des processus d’appren- tissage nouveaux. Des trésors d’ingéniosité seront déployés pour le plus grand bonheur des jeunes et de leurs aînés », a expli- qué le club dans un communi- qué. > Bowling. Comme la plupart des disciplines, le bowling est aussi à l’arrêt. Il n’y aura plus de compé- titions en octobre. Les différents championnatsne reprendront pas avant la mi-novembre, dans le meilleur des cas. - Mais encore Les moins de 12 ans poursuivent

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