Persoverzicht oktober 2020

© S.A. IPM 2020. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 5 Mercredi 14 Octobre 2020 - La Libre Belgique L e secteur sportif attendait avec une certaine anxiété les nouvelles mesures qui devaient tomber mardi pour les activités organisées à Bruxelles et enWallo- nie. À l’issue d’une réunion avec les ministres régio- naux en charge des Infrastructures sportives, les gouverneurs de province, les fédérations sportives et une épidémiologiste, la ministre des Sports, Valérie Glatigny (MR),a indiqué en fin de journée que les sports avec contact étaient interdits en salle dès ce jeudi pour les trois premiè- res semaines. Les jeunes sportifs demoins de 12 ans ne sont pas concernés par cette mesure. “La décision n’est pas facile, mais la dégradation de la situation sanitaire et l’augmentation du nombre de patients en soins intensifs dans les h ôpitaux nous obligent à agir , souligne M me Glatigny . Cela ne signifie pas pour autant que le sport francophone s’arrête: la majorité des activités pourront bien continuer, moyennant certaines adap- tations dans leur organisation.” Une concertation a eu lieu avec les ministres des Sports des autres communautés. Pour l’ensemble des disciplines, la taille des groupes reste de 50personnes – elle est de 20 en code orange. Mais les ves- tiaires et les douches ne sont plus accessibles. Les piscines restent ouvertes, mais les règles de distanciation doivent être appliquées dans le bassin. Le public reste autorisé à as- sister aux matchs en extérieur (maximum 400 personnes) avec port dumasque et respect des distances et en salle (200 spectateurs maximum), dans le respect des mêmes règles. Petit récapitulatif concret. 1 Pour les enfants de moins de 12 ans, rien ne change Les gamins peuvent continuer leurs activités de foot, ten- nis, natation, judo… en plein air comme en salle. Les con- tacts sont autorisés dans leur propre bulle sportive et entre différentes bulles sportives. Seul petit changement: ils n’auront plus accès aux vestiaires, ni aux douches – sauf à la piscine. Précision importante: jusqu’à nouvel ordre, les sta- ges sportifs de la Toussaint sont maintenus. 2 Pour les sports extérieurs, rien ne change, sauf pour le football amateur Les pratiquants de sports extérieurs (de plus de 12 ans) pourront continuer à s’entraîner dans leurs clubs de foot, rugby, hockey, athlétisme… Pour l’ensemble des sports en extérieur, avec ou sans contact, les entraînements et com- pétitions continueront à être pratiqués normalement, à l’exception des championnats de football amateur à partir de 17 ans, suspendus jusqu’au 1 er novembre. Attention: les douches et les vestiaires devront rester fermés. 3 En salle, seuls les sports sans contact sont autorisés Les sports sans contact comme le badminton, l’escrime, le tennis, le fitness, la gym peuvent se poursuivre en salle. En revanche, les contacts sont interdits les trois prochaines se- maines pour les activités sportives indoor . Adieu la pratique de l’aïkido, du judo, du basket, de la boxe, du foot en salle, du volley… Les entraînements pourront continuer mais de- vront être adaptés pour éviter tout contact et respecter les règles de distanciation sociale. Une exception est prévue pour les athlètes disposant du statut de sportif de haut niveau ou d’espoir sportif interna- tional et les étudiants en sciences de la motricité. 4 La troisième mi-temps, c’est fini… À Bruxelles, les buvettes des clubs sportifs doivent garder portes closes depuis jeudi 8 octobre. La décision vaut pour unmois. Depuis samedi, la fermeture de toutes les buvettes a été ordonnée dans les provinces de Liège, du Hainaut, du Luxembourg et de Namur. Il reste la province du Brabant wallonoù, depuis lundi, il faut les fermer 30minutes après la dernière activité sportive. Les buvettes doivent respecter les règles de l’Horeca (4 personnes maximum par table et 1,5 mètre entre les tables). On ne peut plus y servir de boissons alcoolisées. Sans chopes, la troisième mi-temps, c’est fini… An.H. Ce durcissement est un nouveau coup dur pour des clubs déjà financièrement très éprouvés la saison passée Couvre-feu dans les provinces wallonnes: que pouvez-vous faire et ne pas faire? D epuis ce mardi à minuit et durant deux se- maines, un couvre-feu est d’application sur l’ensemble du territoire du Brabant wallon. Il sera également instauré ce mercredi à minuit dans la province du Luxembourg. La mesure, qualifiée de “confinement noc- turne”, vise à lutter contre la propagation du vi- rus et interdit les déplacements non essentiels entre 1 heure et 6 heures du matin. “ Ce n’est pas unemesure prise de gaîté de cœur, jamais je n’aurais imaginé devoir en arriver à une mesure aussi con- traignante, mais la situation sanitaire nous oblige à agir ”, explique GillesMahieu (PS), gouverneur du Brabant wallon. Le responsable assure d’ailleurs que le couvre- feu n’a pas pour objectif d’interdire la circulation à tout individu, d’autant que d’autres provinces en Wallonie n’ont pas embrayé. Une absence d’uniformité qui suscite des questions pratiques. Tous les déplacements ne sont pas interdits Le couvre-feu a pour objectif de limiter les dé- placements inutiles, c’est pourquoi tous les dé- placements ne sont pas interdits. “ Un travailleur qui habite, par exemple, à Wépion en région namu- roise mais qui se rend, chaque jour, à Bruxelles pour ses activités professionnelles ne risque rien. Aucune dérogation n’est nécessaire, même s’il sort plus tôt pour éviter les embouteillages et se retrouve, par exemple, à 5h30 sur une route du Brabant wallon. Nous visons la simplicité et n’avons pas voulu instau- rer desmesures comme c’était le cas enFrance oùdes dérogations étaient nécessaires pour se déplacer. Ici, la circulation de transit est aussi autorisée, tout comme le fait de se déplacer pour aller à l’école, à un stage, se rendre à l’aéroport ou pour une urgence. Mais si une personne en état d’ébriété déclare qu’elle se rend au travail, évidemment, la police pourra in- tervenir ”, explique le gouverneur. Aller faire la fête chez un ami n’est, par contre, pas un déplacement essentiel et n’est donc pas une justification acceptable. L’amende est salée puisque les infractions sont punissables d’une peine de prison de 8 à 14 jours ainsi que d’une amende de 26 à 200 euros. Le site de crise duBra- bant wallon répond d’ailleurs aux questions fré- quemment posées pour permettre de mieux comprendre lamesure en place. GillesMahieu rappelle enfinque le couvre-feu a été instauré en prenant en considération la base légale. “ Les pouvoirs d’autorité de police du gouver- neur, comme ceux du bourgmestre d’ailleurs, per- mettent effectivement de prendre toute disposition relative à la sécurité, du moment qu’elle est motivée correctement, évidemment .” MaryamBenayad O utre l’impact sur le moral des sportifs, l’adoptiondemesures plus strictes pour en- cadrer la pratique du sport (dont l’incerti- tude qui plane sur certaines compétitions) a des conséquences directes dans les caisses des clubs et fédérations. La fermeture des buvettes décidée dans plusieurs provinces le week-end dernier a provoqué un vent de révolte dans les clubs pour lesquels les recettes de cafétéria constituent la majorité des recettes. “Nous som- mes locataires de nos infrastructu- res , explique Vincent Gets, prési- dent de la Rusta (Royale union sportive Tournai athlétisme). Cet argent sert à payer notre loyer de fa- çon à pouvoir utiliser nos autres re- venus pour payer les entraî- neurs, etc.” “Sans les rentrées de bu- vette, nous ne pouvons pas tourner , confirme Cathy Clinquant, prési- dente du FC (football club) Bléha- ries. Elles nous permettent de payer le chauffage, l’électricité, etc.” Après les pertes de la saison passée Le problème, c’est que les nouvelles restrictions s’ajoutent aux pertes de la saison passée. Autre pan très important de revenus, les événements, soupers et autres tournois n’ont plus pu avoir lieu. “Du coup, la saison dernière, on a perdu entre 3000 et 4000 euros”, estime Pierre Rasson, prési- dent de l’OTT (Olympic Tournai volley-ball club). Alors que les frais fixes, eux, ne disparaissent pas. Et dans cette crise, les sports qui se pratiquent en salle avec contact entre les joueurs (volley, handball, basket, football en salle, sports de com- bat…) ont déjà payé un tribut encore plus lourd que les autres. Ils sont à nouveau en première li- gne du durcissement des règles. “En quarante ans, je n’ai jamais vu ça” “On a très mal vécu le confinement , rapporte Da- niel Van Daele, président de la Fédération de vol- ley-ball Wallonie-Bruxelles. Quand toute pratique est interdite, nos recettes diminuent, y compris les cotisations. Après l’ar- rêt de la saison dernière, nous enre- gistrons de 8 à 10% d’affiliés en moins.” “Nous avons perdu environ 1500 affiliés sur 4000 , confirme Patrick Garcia, secrétaire général de la Ligue francophone de hand- ball. Je reste optimiste. Mais en 40 ans d’activité, je n’ai jamais vu ça.” “Outre les cotisations, nous comp- tons essentiellement sur le sponso- ring, lui aussi mis àmal , confie pour sa part Olivier Corhay, président du club Fresh Air Basketball. Cette saison, nous avons un sponsor im- portant auquel nous devons une certaine visibilité.” Or, comment faire si les championnats s’arrê- tent? Pour soutenir les clubs dont certains se disent en danger, des fonds ont été débloqués par la Fé- dération Wallonie-Bruxelles et une opération de soutien a été organisée, dont une deuxième édi- tion s’annonce. Mais les attentes du secteur conti- nuent à grossir… M.Bs Les sports qui se pratiquent en salle avec contact entre les joueurs ont déjà payé un tribut plus lourd que les autres.

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