Persoverzicht mei 2021

12 CE Plongéedans nosarchives Le jour où l’Estu a réussi l e pari d’arriver au plus haut niveau Jan et Ruben, étaient dans le noyau. Cette saison-là, le mé- lange était parfait : une équipe performante, de bons joueurs, un comité actif, un public fer- vent, chaud, nombreux. Tout cela a fait que la mayo a bien pris. C’était la belle époque de l’Estu, celle du bon mélange entre les joueurs formés chez les jeunes auclub, ce qu’onap- pelait les Tournaisiens, les Fla- mands et les Français. Le do- sage était parfait. Aucun sous- groupe ne prenait le pas sur le reste du groupe. La recette du succès était celle-là ! Que dire de la saison qui a suivi, la première du club en N1 ? On l’avait bien commencé et on avait fini septième. C’était une très bonne saisondenotre part. On nous avait promis uneannéecompliquéemais la différence de niveau se ressen- tait surtout avec les clubs du Top4,Hasselt, Tongres,Neloet Bocholt. Pour le reste, c’était à notre portée. Et notre seconde saison enN1 a aussi été bonne avec, idem, unmaintien assez vite assuré. Bref, ma mission, je l’avais bien remplie… Mais votre aventure à l’Estu s’est achevée là pour vous… Àma grande surprise, oui ! Le président Wattiaux n’a plus voulu continuer avec moi. En février, on avait pourtant eu une discussion positive mais au lendemain d’une défaite à Eynatten, quelque chose s’est passé en coulisses. Je ne sais toujours pas quoi mais ça m’a coûté ma place ! Onm’a expli- qué qu’un coach en place du- rant dix ans, c’était long, qu’il fallait changer. Je l’ai accepté même si j’avais refusé plus tôt une offre de Sasja. Je resterai le coach qui a fait monter l’Estu auplus haut niveau. C’est une fierté et undes plus beaux épi- sodes de ma vie sportive. ■ Frédéric Mespouille soulevant le trophée de champion sous le regard de ses équipiers : une image qui nous ramène neuf ans en arrière du côté de l’Estudiantes Tournai. ÉdA – 201008744197 « La clé de la réussite est d’avoir créé un groupe bien dosé avec des Tournaisiens, des Flamands et des Français. Un équilibre réellement parfait : un mélange de bonne humeur, de rigueur et de technique. » moins simple qu’on le croit. Jusqu’au bout, il a d’ailleurs fallu se méfier d’un certain Waasmuns- ter qui s’est accroché… Simes souvenirs sont bons, on avait bien géré la phase classi- que du championnat (NDLR : c’est exact puisque l’Estu avait tout gagné sauf ses deux derniers matches alors qu’il était déjà as- suré de la première place) et on avait aussi été supérieur lors desplay-offmais il restait cette finale à jouer contre ce Waas- munster qui, lui, n’avait abso- lument rien à perdre. Vous vous souvenez de la manche aller de la finale des play-off ? C’était là-bas, dans cette salle particulière où les spectateurs sont très proches du terrain et où il n’est jamais simple de ga- gner. Je pense qu’on avait eu chaud et qu’on l’avait gagné d’un but grâce à Ndongmo… Pas tout à fait ! Succès 21-25 mais il avait fallu jouer les prolongations alors que l’Estudiantes menait de sept buts à un moment donné… Ah oui ? Ce scénario, je pen- sais l’avoir vécu lors d’un duel à un autre moment de la sai- son. Je me rappelle mieux du retour… À domicile, il y avait énormément de monde. De la folie ! Avec un tel public pré- sent, Waasmunster avait peu de chance de nous battre. Sauf si la peur était venue nous té- taniser. Mais ça n’a pas été le cas. Notre adversaire s’est bien battu durant 45 minutes mais le dernier quart d’heure avait été à sens unique. On a pu vi- vreune findematchplus tran- quille, sans trop de nervosité. Vous teniez là, la seconde victoire synonyme de montée en N1… Vous savez, j’en parle encore parfois de cette époque avec Heidi,monépouse, et onsedit que c’était juste des moments incroyables ! Et qu’on a eu la chance en plus de vivre en fa- mille car mes deux fils, Gert- ● Interview : Loïc defoort A vant de mettre en place une compétition com- muneavec sonvoisinné- erlandais, le handball belge présentait une hiérarchie tra- ditionnelle avec une N1, une N2 et des divisions régionales. DeBeneleague, il n’enétaitpas encore question lors de la sai- son 2011-2012 et l’Estudiantes Tournai entamait sa campa- gne avec l’objectif de concréti- ser un rêve : accéder au plus hautniveau. S’enallerde laN2 pour rejoindre laN1 ! Partir de l’antichambre de l’élite pour obtenir le droit de défier les meilleurs clubs de notre pays : les Bocholt, Tongres et autre Hasselt ! En favori tout dési- gné qu’il était alors, l’Estu s’est assumé, a assumé et a assuré avec, à la baguette, Robin Ma- thijs. Et le17mai, jourd’Ascen- sion, les Tournaisiens concré- tisaient leurmontée parmi les plus grands, à domicile, dans leur hall des sports pleinà cra- quer. Un vrai beau jour de fête que tous ceux qui l’ont vécu ne sont pas près d’oublier. Robin, quel souvenir gardez-vous de cette saison 2011-2012 ? Que tout était réuni pour que l’onfassecequ’ondevait faire ! On devait réussir car on sen- tait un environnement sain autourde l’équipe. L’ambiance était autop. Il yavait cettecon- vivialité qui a toujours carac- térisé l’Estu. On était une fa- mille qui savait se serrer les coudes pour mieux avancer et rebondir s’il le fallait. Mais on n’était pas pour autant sûr de nous. Chacun savait bien que le club voulait à tout prix la montée et on avait par consé- quent la pression. Du stress, il y en a eu à certains moments, vous pouvez me croire. Est-ce ce rôle de grand favori qui a été le plus délicat à gérer ? Il fallait que le groupe, aussi doué soit-il, reste les pieds sur terre. Car le système de cham- pionnat était particulier, long etpiégeux. Il yavait, comme la saison précédente, une phase classique enaller-retour suivie des play-off à quatre (NDLR : également en aller-retour) et en- fin une finale en deux man- ches gagnantes. Cela en faisait des matches à jouer et des oc- casions de se louper ! C’est un format qui ne vous avait pas réussi une saison plus tôt… On s’était retrouvé en finale face à Visé qui nous avait bat- tus deux fois. Cet adversaire parti en N1, il y avait claire- ment la place pour monter à notre tour. Alors, favori, oui, on l’était depar notre statut de finaliste de la saison d’avant. Encore fallait-il prester et se méfier de tous ces adversaires qui ne voulaient qu’une seule chose : se payer le scalp du fu- tur champion ! Vouloir jouer le titre, être attendu partout et confirmer sa supériorité, c’est Il y a neuf ans, l’Estumontait grâce aux Lievens, Mathijs, Olexiouk, Grenez, Maslach, Ndongmo, Hoorelbeke, Verin, Dassonville et Mespouille. Le 17 mai 2012, le jeudi de l’Ascension prenait tout son sens pour le club de handball de l’Estudiantes Tournai. Vainqueur de Waasmunster en finale des play-off de la N2, il accédait au plus haut niveau belge. Lundi 31 mai 2021 13 CE « Il y en avait partout ! » Pour assister à cettemontée, il y avait unmonde de dingue au hall des sports : 1 500 spectateurs ! « Tout ce monde derrière l’équipe, c’était juste phénoménal et ça nous a portés. Quand j’étais joueur, j’avais peut-être vécu ça deux fois avec Sasja. Comme coach, c’était une première, avoue Robin Mathijs. J’espèreme trompermaispour duhandball, jepenseque l’onrisquedenemalheureusement plusvoir çaàTournai. » (L.D.) Un hall plein à craquer ÉdA – 201008727629 « Une tradition » Une fois les médailles du champion distri- buées, le gardien Jorick Lievens s’était mué en barbier sur le par- quet. « C’est une tradition ! Déjà lors dema premièremontée avec l’Estu, j’y avais eu droit. À Izegem, on a aussi fêté notre arrivée en N1 enme rasant lamoustache. Mais çanem’a jamaisdonnéenvie de la couper pour toujours. “Moustache ” sans moustache, ce ne serait plus trop “Moustache” ! J’ai une réputationà tenir. » (L.D.) Une moustache rasée ÉdA – 201008748223 « On a sans doute trop bu » Chaque personne qui aura assistéauderniermatchde la saison2011-2012n’engarderaqu’un bonsouvenir car la fête, bienpréparéepar le comité, avait étépar- faite. « Onavait passéunebonne soirée et unebonnenuit, confir- me le coach de l’époque. On avait bien bu. Sans doute trop ! On a un peu exagéré. Mais il n’y avait pas que nous ! Des journalistes enont, par exemple, aussi profité, non ? » Maisquelle idée ! (L.D.) Une soirée mémorable ÉdA – 201009450837 V ia son titre, en septem- bre 2012, l’Estudiantes s’octroyait donc le droit d’affronter les plus grands clubs belges. Neuf ans plus tard, réforme des champion- nats oblige, il n’est pas pré- sent en Beneleague – ce n’est pas faute d’avoir essayé ! – à la différence d’un Visé qui a su s’y stabiliser et même s’y imposer, semêlant d’ailleurs à la course au titre. Un club liégeois qui a souvent été le meilleur ennemi de l’Estu par lepassé. Tournain’était-il pas capable de se trouver au- jourd’hui à la place de Visé ? « Ce sont deuxclubs qui ont une culture handball. Mais l’Estu a en plus un gros potentiel public. Par contre,Viséasuprendre il y a cinq ans un virage important avecunprésident qui acontinué à investir dans son projet spor- tif. C’est ce qui a fait toute la dif- férence et qui donne un Visé qui joue les premiers rôles en Bene- league et un Tournai qui en fait de même mais un échelon plus bas. Je crois que l’Estu a raté le coup, n’arrivant pasvraiment à surfer sur le vague succès, car tout le monde était enchanté de venir àTournai : joueurs, public et sponsors ! » Désormais coach d’Izegem, Robin aurait dû faire son re- tour cette saison au hall des sports dans un rôle d’adver- saire de l’Estu, sa formation ayant été promue en N1 en avril 2020. « Le Covid en a dé- cidé autrement. Pour nous, le championnat n’a même pas dé- marré puisque notre premier matchavait été reportépour cas de corona chez l’adversaire. Et puis, la saison a été suspendue. Ça était une saisondifficile àgé- rer qui a amené trois joueurs, dont deux gauchers, à arrêter. Ça fait beaucoupet oncherche à les remplacer, ce qui n’est pas simple. Mais on aura de la qua- lité pour défier l’Estu lors de la prochaine campagne ! » ■ L .D. « Tournai aurait pu être à la place de Visé » Actif à Izege m, Robin Mathijs est devenu un adversaire de l’Estu. ÉdA – 201308099245

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