Persoverzicht mei 2020

22 22 LUNDI 4 MAI 2020 Dans un monde en proie à l’épar- pillement, nul ne sait encore ce qu’il adviendra de la société post- Covid-19. Pour remédier à la pan- démie, un confinement a été dé- crété et provoque toute une série d’effets indésirables, notamment pour les sportifs qui sont contraints de garder le rythme – et le moral – en multipliant les exercices physiques d’entretien. Si certaines disciplines peuvent déjà envisager une sortie de crise et élaborer les bases d’un nouvel agenda, le judo est, lui, toujours calfeutré dans la zone d’attente. En ces temps de grands tour- ments, les sports de contact sont inévitablement prohibés, ce qui plombe la progression des ath- lètes. Si certains, parmi l’élite, ont reçu une dérogation pour s’entraî- ner au Blocry, à Louvain-la-Neuve, avec de mannequins, les autres doivent prendre leur mal en pa- tience et rêver d’un retour rapide à la « vie normale » ; c’est le cas d’Alessia Corrao, la pépite belge du judo (18 ans), qui n’a plus eu l’opportunité demonter sur un ta- tami depuis l’introduction de l’isolement généralisé. « Je suis avec ma famille et tout le monde se porte bien, c’est le principal. Après, il y a des moments plus compliqués », explique la Hersta- lienne. TRAVAUX À LA MAISON La Fédération et les clubs n’aban- donnent cependant pas leurs mil- liers d’affiliés et tentent même d’attiser leur motivation en déve- loppant des exercices – cardio, renforcement musculaire, stret- ching, mobilité articulaire–, qui sont dispensés par vidéos. « C’est un programme qui mélange les besoins », note encore Alessia Cor- rao. « Alexandre Quertinmont et Nicole Flagothier se chargent de nous donner les directives à suivre. Et je suis aussi en contact régulier avec Cédric Taymans (NDLR : le directeur technique francophone), qui prend de mes nouvelles. En raison d’un souci musculaire, j’avais stoppé deux semaines avant le championnat de Belgique, et après la compéti- tion, j’avais de nouveau arrêté mes activités sportives durant quinze jours. J’ai alors pu re- prendre normalement, mais l’épi- démie est ensuite arrivée… Le ju- do me manque, c’est clair. » Pour passer le temps, la médaillée de bronze des derniers champion- nats du monde cadets travaille avec son papa Joseph, dans lamai- son familiale de Vottem. « Nous avons temporairement déménagé à Milmort afin de rénover de A à Z la demeure. C’est chouette, ça m’occupe (sourire). Je pourrais de- mander àmon frère ou àma sœur de m’aider pour effectuer quelques prises, sauf que je ne dis- pose pas du matériel adéquat chez moi, les risques de blessures sont dès lors trop élevés. Est-ce que j’ai peur de perdre mes sensa- tions ? C’est mentalement que tout se joue. Quand la reprise son- nera, ce sera un peu bizarre de re- monter sur un tatami, mais les ré- flexes devraient vite revenir. Reste à savoir quand ce sera autorisé. Et quand les compétitions seront programmées. Car faudra nous permettre de bien nous préparer avant de songer aux tournois. » EXAMENS ANNULÉS En attendant, Alessia Corrao peut se focaliser sur la suite de ses études secondaires. « Comme je suis en cinquième année, je ne sais pas encore quand je pourrai retourner à l’école », précise en- core celle qui suit des cours en ligne. « Les examens ont été annu- lés, c’est notre travail durant les différentes périodes de l’année scolaire qui servira de référence. Et je ne suis pas inquiète, j’ai bien travaillé (sourire). » Au moins une bonne raison de garder la banane durant ce prin- temps indien ! - YOUNG KRUYTS Alessia Corrao : « Le judo me manque, c’est clair ! » JUDO Pas de judo, mais il faut quand même se maintenir en forme. © DR Il est bien difficile pour les res- ponsables fédéraux et des ligues d’une discipline sportive d’avoir une vue à moyen terme sur le début des compétitions de la fu- ture saison en raison de ce sata- né Covid-19. La Ligue franco- phone de volley a pourtant déjà annoncé que les compétitions ne reprendraient pas avant le 1er janvier 2021. Une annonce qui a suscité pas mal de réac- tions. C’est notamment le cas du secrétaire général de l’Union Royal Belge de Handball et de la Ligue francophone, Patrick Gar- cia. « Je trouve qu’il s’agit d’une décision prématurée avec une échéance aussi tardive. Lundi dernier, les fédérations franco- phones ont eu une vidéoconfé- rence avec Madame Valérie Gla- tiny, Ministre du Gouvernement Wallonie-Bruxelles en charge des sports, et avec les experts. Elle nous a demandé de lui four- nir rapidement un plan de dé- confinement en plusieurs étapes. Nous avons chargé notre directeur technique, Johan Van- deberg de le réaliser et il l’a transmis au Cabinet de la Mi- nistre et à l’ADEPS. » Le S.G. ajoute : « Pour notre part, nous maintenons notre manière de travailler. Jusqu’à présent, le plan des différents champion- nats diffusés dernièrement est maintenu mais nous l’adapte- rons en concertation avec la Ligue néerlandophone en fonc- tion de l’évolution de la pandé- mie. » EUROPE : VISÉ DIT NON Pour rappel, les compétitions devraient débuter le week-end des 5 et 6 septembre au niveau de la BeNe-League, des natio- nales messieurs et de la 1re divi- sion féminine. « Le handball étant un sport de salle et de contacts, nous devrions re- prendre les compétitions parmi les dernières fédérations. Il faut aussi tenir compte d’une prépa- ration de quatre à cinq semaines avant le coup d’envoi. Aussi, personnellement, je pense qu’on ne devrait pas revoir des matches de jeu à 7 avant le mois d’octobre. » Une chose est sûre : priorité absolue à la santé ! La Fédération Européenne a, elle, déterminé les participants belges qui pourraient participer aux différentes Coupes d’Eu- rope. Il s’agit chez les messieurs de Bocholt en European League (ex-EHF), Visé BM, Pelt et Tongres en Men’s EHF European Cup (ex-Challenge Cup) et Saint- Trond, Hasselt et Anvers en Wo- men’s EHF European Cup chez les dames. Au vu de la crise sani- taire et par corollaire financière, les dirigeants visétois ont déjà décliné cette invitation… - PAUL MONET Reprise : pas avant octobre ? HANDBALL K. Siraut (Visé) © L. BOLLEN Handball Formation ce mercredi en vidéoconférence La LFH organise ce mer- credi 6 mai (de 18h à 19h30) une conférence pour entraîneurs A, B et C en vidéo conférence sur la plateforme Zoom. Le thème de cette forma- tion : « L’intégration du gardien et son intégration à l’entraînement » par Da- vid Degouy, entraîneur- adjoint de Montpellier. Infos : J. Vandeberg au 0474/ 74.87.63. - P.M. BRÈVES La période que nous vivons est angoissante à plus d’un titre. Les informations contradic- toires se succèdent à une vi- tesse folle ; pas demasques puis masques obligatoires, maladie pulmonaire puis vasculaire, pangolin, labo, bref une caco- phonie dont on pourrait rire, si elle n’était pas tragique. Au ni- veau du sport c’est la même chose, football à huis clos, Tour de France en août et en sep- tembre, sans aucun specta- teur… Dans ces notes dissonantes, le volley belge vient de s’illustrer à son tour. Jeudi soir le CA du volley francophone, la FVWB, décidait d’une reprise des championnats en janvier 2021, mais très vite certaines pro- vinces faisaient marche arrière et se donnaient le temps de la réflexion. La fédération natio- nale et la fédération flamande, quant à elles, annonçaient sa- medi une reprise possible en septembre… Le président pro- vincial, le Liégeois Philippe Achten, comprend les argu- ments des uns et des autres. « Le volley de haut niveau n’échappe pas au fait que le sport d’élite en général tient compte de certaines réalités économiques. Il faut être conscient et réaliste et s’accor- der, la Ligue et la Fédé réflé- chissent donc à des proposi- tions concrètes », nous dit-il, en restant optimiste par rapport à cette nouvelle saga et en rele- vant que la situation actuelle est intenable pour les clubs. « Ceux comme Mortroux, Thi- mister, Waremme, Aubel et St Jo Welkenraedt alignent des équipes en jeunes, en provin- ciales, en promotion et en na- tionales… Certains de leurs joueurs ou joueuses participent à deux ou trois de ces compéti- tions…» Il est clair, pour tout le monde, que l’annonce de la Fédération francophone et de son pré- sident Van Daele était prématu- rée et maladroite. Le Président de la Ligue Pro, le Liégeois Phi- lippe Boone, en est bien conscient. « C’est une décision qui finale- ment concerne uniquement la promotion, soit le cinquième niveau. Certains clubs sont en pleines négociations avec des joueurs, des sponsors, vendent leurs abonnements ; annoncer ce report était franchement prématuré. Je rejoins l’analyse de Philippe Achten : pour re- commencer, il faut attendre 6 semaines après la réouverture officielle des salles, il faut privi- légier la santé. Deux conditions préalables qui dépendent des autorités », avance-t-il. « On est bien d’accord avec la Ligue na- tionale sur ces deux points et on a donc avancé la date du 26 septembre pour une reprise idéale et une fin de champion- nat le 18 avril car ensuite se profilent les tournois interna- tionaux puis les Jeux. On a en- suite prévu un plan B et un plan C pour nous adapter aux circonstances et par exemple changer nos formules de cham- pionnat. Actuellement on part sur deux poules de 4 équipes. Waremme sera versée dans celle de Maaseik, Achel et Lou- vain. Guibertin n’a toujours pas demandé de licence et, au vu de la situation, c’est nor- mal », conclut Philippe Boone qui ajoute également qu’il planche avec ses collaborateurs sur un règlement particulier avec des quarantaines pos- sibles, le testing des joueurs, l’imposition d’avoir 9 joueurs, dont un passeur… « « Car on ne sait pas comment le marché des transferts va se comporter. » Comme le président Achten, il attend également des proposi- tions créatives, jouer en dehors des 3 mètres, par exemple. « Mais il est évident que nous sommes tous dans le même ba- teau que le handball et le bas- ket, notamment. » - PHILIPPE HALLEUX Le président provincial Philippe Achten s’exprime sur la situation. © P.H. A lors que la Fédération Volley Wallonie- Bruxelles (FVWB) a annoncé que la reprise des championnats s’effectuera le 1er janvier 2021, la Fédéra- tion nationale (Volley Belgium) et l’aile flamande (Volley Vlaan- deren) estiment, elles, que tout pourrait être en place pour fin septembre. Difficile de s’y re- trouver au cœur de cette crise sanitaire qui bouscule nos certi- tudes. Alors, une reprise le 1 er janvier 2021 ou le 26 septembre 2020 ? VOLLEY La grande cacophonie du volley belge «Le volley n’échappe pas au fait que le sport d’élite en général tient compte de certaines réalités économiques »

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