Persoverzicht november 2020

© S.A. IPM 2020. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 27 HANDBALL www.dh.be 02/11/2020 dh - les sports + . En 1995, la France championne du monde s’inclinait à Bressoux face aux Belges. © Belga Disputer un jour un grand tournoi international reste le rêve des Red Wol- ves. Si depuis plusieurs années, la Bel- gique joue le dernier tour qualificatif de l’Euro, elle n’est toujours pas arri- vée à prendre le sillage néerlandais. “Voir la Belgique rivaliser continuelle- ment avec la France reste utopique. En France, le vivier est beaucoup plus impor- tant. Chez les moins de 12 ans, le handball est le sport collectif le plus grand. Nous, ce que l’on ambitionne, c’est l’Euro 2024 vu l’élargissement du nombre de partici- pants.” Nathalie Dumont . En 2016, la Belgique avait failli rééditer l’exploit de 1995 face une France qu’elle retrouvera en qualifs de l’Euro 2022. © BELGium Handball T héâtre d’un des plus grands ex- ploits du handball belge, la salle de Bressoux en tremble encore : le 2 novembre 1995, la Belgique de Jos Schouterden battait en effet la France (21-20) toute récente championne du monde. Vingt-cinq ans plus tard, les deux na- tions ont toutefois emprunté des che- mins bien différents. La France pré- sente désormais l’une des plus belles cartes de visite en Europe, là où les Red Wolves commencent seulement de- puis quelques années à prendre leur destin en main. Face aux Barjots, les Belges avaient joué sans complexe. “C’était une salle étroite” , se souvient Jean-François Han- nosset, le nouveau président de l’Union belge. “Déjà, sur le parking, on sentait l’atmosphère particulière.” Si cette victoire était vécue comme une énorme surprise, notamment de l’extérieur, elle semblait s’inscrire dans une certaine logique. “On avait réussi d’autres beaux résultats contre la Nor- vège, la Biélorussie…” , précise Ken De Nil, auteur de deux buts ce jour-là et actuellement entraîneur des jeunes à Crainhem. Pourtant, cette belle série et ce coup d’éclat contre les champions du monde n’ont pas servi de tremplin à une Belgique, actuellement pointée à la 30 e place du classement européen. . Une Belgique régionalisée Comment expliquer donc que la Bel- gique soit restée au stade de Petit Pou- cet se satisfaisant, pendant deux dé- cennies, de battre le Luxembourg, là où les Français ont multiplié les titres européens, mondiaux et olympiques tout en façonnant des monstres comme Fernandez, Omeyer ou Karaba- tic? “La France a fait le choix de prendre un groupe et de travailler pendant plusieurs années ensemble”, explique le prési- dent. “C’est le groupe des Barjots. Il n’y avait pas forcément de grosses stars mais on retrouvait l’envie et la volonté de bos- ser ensemble. Pourtant, si on reprend la sélection belge de ce jour-là, quelques joueurs présentaient individuellement un niveau international.” La Belgique n’a toutefois réussi à éle- ver légèrement son niveau qu’il y a quelques années et à offrir de belles ré- pliques comme le match face aux Ex- perts en 2016 (défaite sur le fil). Entre- temps, tous nos voisins avaient déjà pris, eux, le TGV. “La spécificité du pays joue”, lance le président. “On a régiona- lisé le handball. Maintenant, soit les sub- sides viennent de l’Adeps, soit ils viennent du Bloso…Dans ce genre de situations, la devise belge l’Union fait la force ne peut pas être mise en pratique.” . Problème de génération Des joueurs de qualité, la Belgique en a toujours compté. Encore fallait-il passer un cap pour espérer un jour ré- sorber le retard pris au fil des années. L’arrivée de Yérime Sylla à la tête des Red Wolves en 2011 a été l’un des pre- miers déclencheurs dans un pays où “l’on pense d’abord à payer des joueurs pour être champions de Belgique”, confie Ken De Nil. “Il n’y a pas de vision à long terme même s’il faut évidemment penser au championnat qui vient. L’idéal serait d’augmenter le volume d’entraînement. Aux Pays-Bas, les clubs ne sont pas mieux lotis qu’en Belgique et pourtant, l’équipe nationale dispute de gran- des compétitions.” Dès 2011, la vague des joueurs belges vers les championnats français a alors grandi chaque année. Si Bram Dewit fut l’un des premiers à faire le pas, Cauwenberghs, Lettens, les frè- res Bolaers, Qerimi, Robyns ou Ooms ont ensuite suivi. “Mais maintenant, on se heurte à un problème de génération” , sou- lèvent nos deux interlocuteurs. “On a une très bonne génération 90 avec les Bolaers, Qerimi, Robyns ou Let- tens et une génération 2000 qui s’an- nonce belle aussi. Mais entre les deux, on a un trou. On a donc toujours du retard à combler” , ajoute le président. “On doit mettre en place un projet à long terme si l’on veut grandir.” . Quel avenir ? Alors que la Ligue francophone a lancé il y a quelques années son centre de formation, les initiatives ne man- quent pas. “Il faudrait mettre en place des structures pour passer des accords avec les employeurs histoire de libérer des heures aux joueurs qui n’ont plus le statut d’étudiant” , lance De Nil pour qui “il faudrait calquer le modèle néerlan- dais”. “Il faut mettre en place un projet sur le long terme” “Notre prochain gros objectif est une qualification pour l’Euro 2024.” évocation Il y a 25 ans, la Belgique battait la France championne du monde. Depuis, deux mondes les séparent.

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